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Revue de presse Afrique

A la Une: Burkina Faso, ce coup d’Etat militaire qui indigne l’Afrique

Publié le :

© AFP/Pius Utomi Ekpei
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Vingt-huit ans après le dernier coup d’Etat, le Burkina renoue avec le « pouvoir kaki, se lamente le quotidien Aujourd’hui, car les raccourcis militaires font rarement bon ménage avec la démocratie ».

« C’était donc lui ! », lance L’Observateur Paalga, sur une photo de Gilbert Diendéré. Le grand journal ouagalais souligne d’abord que le chef des putschistes est « tout sauf un homme nouveau. Tant il a été au cœur du régime défunt de l’ex-président Blaise Compaoré ». Mais en second lieu, L’Observateur Paalga bucheronne : à quelques semaines seulement du terme de la transition au Burkina Faso, « l’effet » de coup de force contre elle est « désastreux », déplore par trois fois le quotidien. « Désastreux pour notre démocratie. […] Désastreux pour nos maigres finances publiques […]. Désastreux pour l’image du pays dont l’insurrection avait été saluée quasi unanimement partout en Afrique et ailleurs ».

Alors, bien sûr, L’Observateur Paalga a entendu les déclarations du général Dienderé tentant d’expliquer le coup d’Etat. Mais le confrère n’y voit que des « prétextes aussi futiles que contestables ». Car « rien, absolument rien, […] ne saurait expliquer ce coup d’arrêt du processus de normalisation dans lequel le pays s’était engagé il y a bientôt une année de cela, martèle L’Observateur Paalga. Ni l’exclusion de certains caciques du CDP des élections […], ni la dissolution projetée du RSP, ni le nouveau code de l’information qui muselle la presse ». Conclusion, le Burkina Faso vient d’enregistrer un « gros gâchis dont on ignore le prix à payer », se récrit L’Observateur Paalga.

Et puis il y a l’appel à la résistance publié en « Une » de son site Internet par le grand quotidien burkinabè Le Pays, à savoir la proclamation de Chérif Sy. « La nation est en danger, lance le président du Conseil national de transition, qui assume désormais les pouvoirs dévolus au chef de l’Etat. Aucun sacrifice ne doit être trop grand pour préserver les acquis de la marche vers le renouveau du peuple burkinabè ».

Burkina Faso : le parrain Compaoré

Blaise Compaoré, qui « coule des jours paisibles en Côte d’Ivoire », comme le rappelle le quotidien ivoirien Le Nouveau Courrier, est en effet dans le collimateur de la presse en Afrique de l’Ouest.

Témoin Ledjely.com, selon lequel c’est bien « Blaise Compaoré qui est à la manœuvre ». Le site d’informations guinéen estime que le « péché mignon » de la transition burkinabé est certainement de n’avoir pas compris que « Blaise Compaoré n’est jamais véritablement parti. Certes, devant la grosse mobilisation populaire d’octobre 2014, il s’était éclipsé. Mais c’était pour se donner du temps et pour guetter l’occasion favorable. Son départ n’était donc pas une chute, mais un recul stratégique », énonce Ledjely.com.

La Nouvelle Tribune n’a pas de mots assez durs contre le général Gilbert Diendéré, que le journal béninois qualifie de « putschiste invétéré et exécutant des basses besognes de Compaoré depuis les années Sankara ». Le coup d’Etat au Burkina Faso rappelle brutalement les Burkinabè à la « triste réalité que le pouvoir restera encore pour longtemps en Afrique, à l’exception de quelques rares pays, au bout du fusil », se lamente La Nouvelle Tribune. Qui le souligne : « L’argument de l’exclusion d’une partie de la classe politique brandi par les putschistes n’est qu’un prétexte. La vraie raison de ce putsch visiblement bien préparé par Diendéré en complicité active ou passive de son mentor Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire toute proche est de remettre tout à plat, pour revenir à cette démocratie dite consensuelle où l’impunité règne en maître. De ce point de vue, les Burkinabè n’ont d’autre choix que de recourir au pouvoir de la rue, pour “finir le job” qu’ils ont commencé en octobre dernier ».

En Côte d’Ivoire, l’hebdomadaire satirique L’Eléphant Déchaîné considère que, désormais, le capitaine Sanogo, l’ex-putschiste du Mali, peut « dormir tranquille » à présent dans sa cellule en prison. Lui qui détenait la palme de l’auteur du coup d’Etat « le plus stupide du monde vient d’être “détrôné” par les“copains armés de Blaise Compaoré” », car sur « l’échelle de la stupidité, il est difficile de faire mieux », se navre L’Eléphant Déchaîné. De son côté, Blaise Compaoré, qui « prospère à Abidjan », il n’était soi-disant « pas au courant » du coup d’Etat, dixit Diendéré.Commentaire de L’Eléphant Déchaîné : « On n’a jamais vu pareil innocent depuis Al Capone » !

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