Projet de fusion FCA-Renault: à l'usine de Flins, des ouvriers loin du dossier
Fiat Chrysler a retiré son offre de fusion avec Renault. Un mariage qui aurait permis à la nouvelle entité de former le numéro trois de l'automobile mondial. C'est une décision politique, a dénoncé le groupe italo-américain. Pas du tout, répond le ministère de l'Économie en France, où l'État est actionnaire de Renault. Du côté des ouvriers de Renault, on suit cela de très loin, comme à l'usine de Flins.
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Avec notre envoyée spéciale, Aabla Jounaïdi
Il est 12h30 à Renault-Flins, près de Paris. Des ouvriers affluent vers les portiques pour prendre leur poste. En déclinant pour la plupart les interviews. La fusion avortée avec Fiat-Chrysler n'est pas exactement le sujet sur toutes les lèvres.
Christophe travaille à l'atelier à pièces. « On n’a pas eu de retour pour l’instant, confie-t-il. On a su ça, soit-disant que Chrysler a coupé les ponts. Mais on en sait pas plus… On ne parle pas trop de ça en ce moment. Je suis dans un atelier où on a beaucoup de pièces à faire. Nous, c’est plutôt la priorité au travail. »
« Les conséquences de leur politique, on les vit tous les jours »
Mais alors que le projet de fusion n'est pas encore enterré, le maintien des emplois sur le site demeure le grand sujet d'inquiétude. « C’est pour de bonnes raisons qu’ils n’informent pas les salariés, parce que c’est toujours contre leurs intérêts, contre l’intérêt des travailleurs que ces calculs se font ; c’est comment les actionnaires vont s’en mettre plein les poches », estime Ali Kaya, secrétaire général de la CGT à l'usine.
Et d'ajouter : « Et d’où ils vont sortir cet argent ? Ben, de la poche des travailleurs. Là, ils arrêtent la Clio IV sur cette usine. Conséquence : ce sont 1 000 intérimaires qui vont être mis à la porte. Et ça, personne n’en parle. Alors, les conséquences de leur politique, c’est immédiat. Nous, on les vit tous les jours. C’est des gens qui sont là pour drainer des milliards. »
Au niveau national, le syndicat Confédération générale des travailleurs s'est félicité jeudi 6 juin de l'abandon, même provisoire, d'une opération purement financière à ses yeux, loin d'une réelle stratégie industrielle.
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