France : la fréquentation des cinémas en hausse, les films français ne déméritent pas

Certains experts prédisaient la mort des salles obscures au profit des plateformes vidéo. Il n'en est rien. En France, en 2023, 30 millions d'entrées supplémentaires y ont été enregistrées par rapport à 2022. Si ce chiffre ne marque certes pas encore un retour au niveau de 2019, les professionnels sont plutôt très satisfaits.

Le retour des Français dans les salles de cinéma s'est poursuivi en 2023. Getty Images - Dimitri Otis

Cette vitalité de la fréquentation du cinéma en France est due au succès de deux films américains. Super Mario Bros, film d'animation adapté du jeu vidéo créé en 1985 par Nintendo. Il a séduit plusieurs générations, et rassemblé presque 7,5 millions de spectateurs. Et puis il y a eu le phénomène Barbie, de la réalisatrice Greta Gerwig, variation contemporaine des rapports hommes femmes, écho à la célèbre poupée mondialisée produite par Mattel.

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En troisième position, une belle surprise avec Oppenheimer de Christopher Nolan qui raconte en trois heures le destin de l'inventeur de la bombe atomique.

Si ces 182 millions d'entrées sont principalement le fait des blockbusters américains, le cinéma tricolore tire, lui aussi, son épingle du jeu : 40% des entrées ont été réalisées par des films hexagonaux. C'est très bien par rapport à la moyenne européenne. Et là aussi, le spectacle familial est plébiscité avec des valeurs sûres Astérix et Obélix, l'empire du milieu de Guillaume Canet qui a fait  4,6 millions d'entrées, mais aussi Alibi.com 2 de Philippe Lacheau dans le style « comédie potache », Les Trois Mousquetaires : le volet 1, D'Artagnan, sorti en avril 2023 et le volet 2, Milady, sorti en décembre de Martin Bourboulon, preuve que les classiques ont toujours la cote. Pendant les vacances de fin d'année, certains jours, 100 000 personnes sont allées voir Milady, gros succès pour cette belle production de cape et d'épée.

Pour être complet, parmi les films qui ont dépassé le million d'entrées, il faut citer aussi le film pour enfant Miraculous avec la célèbre héroïne Ladybug ou la comédie survoltée Trois jours max, de Tarek Boudali mais aussi des films plus exigeants comme la palme d'or au festival de Cannes Anatomie d'une chute de Justine Triet, 1,3 million d'entrées.

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Plusieurs flops sont également à signaler : grosse déception pour celui qui est généralement l'un des meilleurs soutiens du cinéma français, Dany Boon, réalisateur de plusieurs gros cartons comme Bienvenue chez les Ch'tis. Il n'a pas réussi son pari avec La vie pour de vrai, un des films les plus chers de l'année qui n'a rassemblé que 800 000 spectateurs. 

Contre-performance également, à lier peut-être à la vague post #MeToo et aux différents scandales sexuels ; l'Américain Woody Allen, le Français Luc Besson et le dernier film de Gérard Depardieu, Umami, ont été clairement boudés par le public. Probablement aussi parce que ce sont les jeunes qui retournent au cinéma. Les 18/25 ans bénéficient en effet des 300 euros du pass culture, initié par le gouvernement français. Les seniors eux n'ont pas encore complétement retrouvé le chemin des salles.

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2024 risque d'être un petit peu plus compliqué sur le début de l'année avec les quatre mois de grève des scénaristes et des acteurs à Hollywood qui ont entraîné le décalage de la sortie d'une dizaine de grosses productions comme Avatar 3 par exemple qui ne sortira qu'en 2025.

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Il est encore trop tôt pour faire des bilans. Mais Richard Patry, le président de la Fédération nationale des cinémas français, affiche ses ambitions : il espère revenir au niveau d'avant la pandémie, c'est-à-dire 200 millions d'entrées par an.