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Culture / Afrique / Africa 2020

Pierre Buhler de l’Institut français: «Africa 2020, on n’a jamais vu ça»

« Aujourd’hui, nous changeons de paradigme dans notre relation avec nos partenaires africains. » Pierre Buhler, président de l’Institut français, vient de dévoiler jeudi 16 janvier les projets phares de son institution pour 2020, dont de nombreux programmes avec et en Afrique. Entretien.

Pierre Buhler, président de l’Institut français, devant l'affiche de la saison « Africa 2020 ».
Pierre Buhler, président de l’Institut français, devant l'affiche de la saison « Africa 2020 ». © Siegfried Forster / RFI
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RFI : Selon vous, l’année 2020 va être « marquée par le renouvellement de notre relation au continent africain ». De quelle façon ?

Pierre Buhler : L’événement majeur de cette nouvelle relation avec le continent africain est la saison Africa 2020. Ce n’est pas une « saison », c’est une démonstration, une présentation par les artistes, les créateurs, les intellectuels, la jeunesse du continent de leur savoir-faire dans tous les domaines : artistiques, culturelles, mais aussi scientifiques, technologiques. Le public français, en France métropolitaine et aussi dans les outre-mer, sera invité à découvrir cette extraordinaire vitalité du continent, racontée par les Africains eux-mêmes, dans une démarche panafricaine. C’est quelque chose de profondément nouveau. On n’a jamais vu ça. L’Institut français organise des saisons culturelles croisées depuis trente ans. On n’a jamais été missionné pour une entreprise tellement considérable qui oblige à inventer de nouvelles ingénieries pour produire cette saison Africa 2020.

L’Institut français est un outil de la diplomatie française, il est « au service de la diplomatie d’influence ». La saison Africa 2020, qui démarre en juin, est censée faire apprendre et comprendre l’Afrique d’aujourd’hui aux Français.  Cela signifie-t-il que c’est l’Afrique qui influence la France et non l’inverse ?

Nous ne sommes pas seulement une agence de projection de la diplomatie d’influence, mais nous sommes aussi un partenaire d’échange et de dialogue avec les autres cultures. C’est profondément la logique des saisons culturelles. Ce sont des instruments de dialogue et d’ouverture à d’autres cultures et d’accueil d’autres cultures en France. Aujourd’hui, cette logique ancienne trouve une expression radicalement nouvelle par son ampleur, par la dimension panafricaine de cette démarche qui est au cœur de la saison Africa 2020.

Dans le volet culturel de Africa 2020, comment sera partagé le point de vue de la jeunesse africaine ?

Je ne peux pas vous révéler le programme qui sera dévoilé en avril. Mais, aujourd’hui, nous changeons de paradigme dans notre relation avec nos partenaires africains. Depuis des décennies, nous avons le programme « Afrique et Caraïbes en création » où nous accueillons et accompagnons de jeunes artistes hors de leur pays et hors de leur continent. Par exemple, avec ce programme, quelqu’un comme Angélique Kidjo a connu la gloire qu’on sait, comme Rokia Traoré. Aujourd’hui, les exigences du temps présent justifient que nous n’entrions plus dans une logique où nous apportons des programmes clés en main, mais dans une logique de co-construction avec nos partenaires. Le meilleur exemple est Les Rencontres de Bamako qui sont devenues la première Biennale de la photographe en Afrique. Pour l’actuelle édition qui se termine fin janvier, nous avons choisi de travailler sur ce nouveau modèle de la co-construction et même au-delà. Nous avons confié le montage, l’ingénierie de cette biennale à nos partenaires maliens.

Et la même logique sera-t-elle appliquée pour le plus important rendez-vous de danse contemporaine sur le continent, la Biennale de la danse en Afrique 2020 qui ouvrira en mars à Marrakech, au Maroc ?

Oui, parce que c’est un modèle qui a été couronné de succès. Financièrement, nous sommes restés partenaires, mais, au fond, nous confions le pilotage de l’opération à nos partenaires, en les accompagnant par notre expertise et notre savoir-faire quand ils nous le demandent. L’expérience était concluante à Bamako et nous attendons la même chose à Marrakech.

Quels autres projets incarnent selon vous le renouveau de la relation de la France avec l’Afrique ?

L’Agence française du développement (AFD) nous a confié deux projets extrêmement importants : le programme « Accès culture » réunit sur plusieurs années un ensemble de micro-projets avec toutes les facettes de la culture mobilisées pour créer du lien social. Le deuxième programme concerne les ressources éducatives. L’Institut français sera amené à apporter des livres jeunesse aux systèmes éducatifs d’un certain nombre de pays d’Afrique francophone. Le troisième programme s’appelle Safir. Nous sommes mandatés par la Commission européenne pour accompagner de jeunes entrepreneurs et acteurs du changement en Afrique du Nord et dans trois pays du Moyen-Orient. Ce sont trois projets importants qui nous permettent à nous adresser à la jeunesse africaine et expriment ce renouveau de la relation de la France avec le continent africain.

► Les temps forts de l’Institut français en 2020

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