Avignon: Le Flamenco d’Israel Galván, «La Fiesta» dans la Cour d’honneur
Le grand danseur de flamenco contemporain Israel Galván investit jusqu’au 23 juillet la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon. « La Fiesta » est le titre du spectacle qui revisite l’art du flamenco et nous fait remonter à ses sources.
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Avec notre envoyée spéciale à Avignon,
Si vous pensiez participer à une gentille soirée festive dans un cabaret touristique de flamenco, c’est raté. La fête chez Israel Galván, c’est quand le corps est fourbu à force d’avoir dansé et se tord dans un mouvement monstrueux. C’est quand le chant devient cri de douleur. C’est l’essence même du flamenco où l’homme hurle sa souffrance. C’est aussi les racines de cet art dans le chant arabe, mais encore byzantin.
Sur scène, une gitane, un chanteur virtuose qui sait transformer la mélodie en cri primaire, une chanteuse lyrique qui verse dans les mélopées arabes, les danseurs dont Galván lui-même sublime qui peut interpréter le flamenco dans toutes les positions en rampant, à quatre pattes, ses pieds ne cessant de frapper le sol avec une virtuosité hors normes. Et au cœur de la salle un chœur d’hommes interprétant des chants byzantins, cantiques sacrés en contrepoint aux chants profanes qui s’en sont nourris.
Israel Galván est un maestro qui nous entraîne dans un spectacle jubilatoire. Il casse sans cesse le rituel du flamenco pour mieux le révéler. Ça dérange certains qui quittent la Cour d’honneur, mais ceux qui restent sont debout à la fin pour ovationner le maître. Du grand art.
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