«Split», le cinéaste Shyamalan adore l’horreur

Après des années de traversée du désert, l’auteur du « Sixième Sens » et d’« Incassable » revient en fanfare. Avec « Split », un thriller virtuose, Manoj Nelliyattu Shyamalan, plus connu sous le nom de M. Night Shyamalan, a engrangé aux États-Unis plus de 100 millions de dollars de recettes. « Split » est un film d’horreur centré sur un schizophrène, un homme atteint de troubles de la personnalité.

Anya Taylor-Joy et James McAvoy dans «Split» de M. Night Shyamalan. Universal Pictures / John Baer

Trois adolescentes kidnappées et enfermées dans une cave par un sadique, cela pourrait être le début de n’importe quel film d’horreur. Dans Split, la peur est redoublée par l’identité ou plutôt les 23 identités du ravisseur, un schizophrène, atteint de troubles de la personnalité. Peu à peu, Split se concentre sur le face-à-face entre Casey, l’une des trois jeunes filles, jouée par Anya Taylor-Joy, et Dennis, le kidnappeur, interprété par James McAvoy. Un face-à-face dont la nature et l’intensité ne cessent de varier selon l’identité de Dennis dont les 23 facettes vont bientôt être évincées par une 24e, The Beast, la bête, particulièrement monstrueuse.

Le schizophrène et le secret

Dans ce film foisonnant, où se mêle conte de fées initiatique et récit d’horreur étouffant, le réalisateur américain d’origine indienne élabore un univers onirique, un espace tortueux fait d’intérieurs glauques et de portes en fer, sans oublier son penchant pour une sorte de mysticisme, un bric-à-brac pseudo-scientifique, convainquant grâce à la seule force de sa mise en scène. Car, bien sûr, Casey partage avec Dennis, le schizophrène, un secret. Et là se tient toute la réussite du film.

Shyamalan, un grand créateur de monstres

Split est un duel dans les ténèbres qui renvoie la compassion de Shyamalan pour les marginaux, les malades, tous ceux qui restent au bord du chemin, mais seraient en fait les dépositaires d’une vérité cachée. Et si ce film d’horreur finit par autant nous émouvoir, il confirme aussi que Shyamalan est le plus grand créateur de monstres du cinéma contemporain.