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Médias

Le Monde veut fermer son imprimerie

Le Monde a annoncé ce mercredi 9 juillet aux salariés son intention de fermer son imprimerie d'Ivry-sur-Seine en 2015, un foyer de pertes récurrentes, une décision qui a entraîné le blocage dans la journée de la parution du journal par la CGT du livre.

Le siège parisien du journal Le Monde.
Le siège parisien du journal Le Monde. Wikimedia Commons
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Renonçant à détenir ses propres rotatives, Le Monde veut tirer un trait sur cette imprimerie créée dans les années 90, qui a subi plusieurs gros plans sociaux ces dernières années après avoir perdu tous ses clients extérieurs, dont Les Echos et The Guardian.

Le Monde Imprimerie (LMI) emploie encore 87 personnes et le groupe a promis de « mettre tout en œuvre pour offrir aux salariés des solutions d'emploi et des garanties sociales fortes ». En 2010, l'imprimerie employait encore 230 personnes.

Le directoire du Monde explique que malgré des efforts d'économies, LMI « est passée d'un résultat à l'équilibre en 2012 à un déficit de plus de 2,7 millions en 2013 » et prévoit pour 2014 une nouvelle perte de plus de 3,6 millions d'euros, « suffisamment importante pour mettre à elle seule le groupe en perte ».

Les résultats de l'imprimerie avaient déjà plongé tout le groupe dans le rouge l'an dernier, avec 2 millions d'euros de pertes environ. Le Monde souligne avoir étudié plusieurs options, dont le rapatriement de l'impression des exemplaires du journal actuellement imprimés en province, ou encore la recherche de nouveaux clients, mais cela nécessiterait « des investissements considérables » alors que le Monde mise surtout sur les développements numériques.

« Aucune de ces options ne permettrait de trouver une solution industrielle pérenne pour LMI » qui devrait en outre renouveler sa rotative en 2020, ce qui coûterait plus de 15 millions d'euros, poursuit la direction. « Cette absence d'alternative est un constat d'échec. Ce projet de fermeture marquerait une étape majeure dans la reconfiguration de notre groupe et de la presse écrite en général », explique-t-elle.

La fermeture de l'imprimerie d'Ivry s'inscrit dans une évolution de l'histoire des quotidiens, qui ont longtemps jugé indispensable, pour garantir leur indépendance, d'être propriétaires de leurs imprimeries. Parmi les groupes de presse, seuls Le Figaro, Le Monde et le groupe Amaury détiennent encore des imprimeries.

Dans un communiqué, la CGT du Livre a « condamné fermement » cette décision. « La survie du Monde Imprimerie passe par sa modernisation et par le rapatriement de sa charge de travail », a commenté le syndicat. « Le mouvement de non-parution décidé mercredi est symbolique, les grosses actions se feront probablement en septembre », a précisé un responsable syndical.

En cas de fermeture, l'impression d'une partie des exemplaires du Monde pourrait être transférée dans l'imprimerie Riccobono de Roissy, où se concentre désormais une bonne partie de l'impression des quotidiens de la région parisienne, a-t-il noté.

Le groupe Le Monde travaille avec le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), à l'élaboration d'un « plan filière » portant sur l'ensemble des effectifs des imprimeries de la région parisienne, négocié avec les partenaires sociaux.

L'objectif est de gérer la baisse des effectifs, conséquence de la baisse des ventes des journaux papier. « Des échanges vont se poursuivre durant l'été au sein du SPQN pour pouvoir proposer à la rentrée des solutions sociales », a indiqué le groupe.

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