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KIRGHIZISTAN / ELECTIONS

Kirghizistan : les élections présidentielle et législatives fixées en octobre

Le gouvernement intérimaire du Kirghizistan a choisi la date du 10 octobre 2010 pour organiser des élections présidentielle et législatives. Ce vote sera précédé le 27 juin par un référendum sur une modification de la constitution. Une étape essentielle pour les nouveaux dirigeants qui seulement deux semaines après une révolte sanglante cherchent à tout prix les moyens de réduire les pouvoirs présidentiels et de doter leur pays d'une démocratie parlementaire.

carte : D. Alpoge/RFI
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Ces élections sont capitales aux yeux des opposants au régime du président Kourmanbek Bakiev. Les nouvelles autorités veulent aller vite. Deux semaines après les violences qui ont couté la vie à 85 personnes dans la capitale, le groupe de travail chargé des réformes constitutionnelles a fait ses premières annonces.

Un référendum prévu le 27 juin permettra aux Kirghizes de se prononcer sur le changement de leur constitution et le 10 octobre, ils pourront se rendrent aux urnes pour choisir leurs nouveaux président et Parlement.

Une nouvelle Constitution pour encadrer le président

Face à un président déchu, réfugié en Biélorussie mais toujours accroché au pouvoir, ses détracteurs veulent stabiliser et démocratiser le pays et asseoir leur autorité.

La nouvelle version de la Constitution kirghize vise donc à éviter la concentration des pouvoirs dans les mains d'une seule personne et priver le président de son immunité ainsi que les membres de sa famille. Une manière de rompre avec les habitudes des régimes précédents enclins à la dérive autoritaire et au népotisme.

« Une nouvelle Constitution sera présentée aux Kirghizes, explique David Gauzère, docteur en géographie sociale à l'université de Bordeaux 3 et spécialiste du Kirghizistan. Ce sera la énième constitution, puisqu'on a eu des modifications depuis la première Constitution de 1993, en 1998, en 2003, puis 2007. Ce changement sera très intéressant dans le sens où il instaurera une république parlementaire ».

« On aura aussi un changement au niveau de la répartition des sièges au Parlement kirghize. Le parti majoritaire ne pourra pas avoir seul plus de 50 % des sièges. Cela n'a jamais eu lieu avant. Le but est d'éviter les dérives d'autoritarisme, les dérives de monopolisation de pouvoir par un seul homme. Donc pour ce faire, on veut équilibrer les pouvoirs, renforcer le rôle du Parlement, renforcer aussi les organes judiciaires, et fait nouveau : le président de la République aura juste accès à son salaire, il ne pourra pas se servir des fonds de l'Etat à des fins personnelles ».

Aucun candidat pour l'instant en lice

Le chef adjoint des autorités intérimaires, Omourbek Tekebaïev a annoncé jeudi 22 avril que l'élection présidentielle se tiendra le même jour que les élections législatives. Aucun candidat n'est en lice pour le moment, mais plusieurs partis présenteront leurs candidats à ces élections, y compris celui du président déchu, le parti Ak Jol.

Le gouvernement actuel qui a renversé le président Bakiev est représenté par une coalition de centre-gauche, formé par le parti social-démocrate, le parti socialiste et le parti centriste.

Aujourd'hui à la tête du gouvernement intérimaire Rosa Otoumbaeva, par ailleurs vice-présidente du parti social-démocrate ne se présentera vraisemblablement pas à l'élection présidentielle, laissant la place au leader du parti, Almazbek Atambayev.

Reste à savoir si la coalition au pouvoir actuelle sera capable de gouverner et de résister aux « groupes du Sud » pro-Bakiev.

« Dans la coalition aujourd'hui au pouvoir, affirme David Gauzère, ce sont des gens qui ne seront peut être pas toujours d'accord entre eux à l'avenir, puisque c'est une coalition de partis. C'est une sorte de gauche plurielle à la kirghize en quelque sorte. Mais ils s'opposent sur des questions d'idées, de programmes, en utilisant des moyens légaux, comme toute vie politique, on va dire, dans n'importe quel pays démocratique ».

Bakiev ne veut plus démissionner

Kourmanbek Bakiev qui se dit victime d'un coup d'Etat ne veut plus démissionner. Réfugié en Biélorussie, il a affirmé mercredi 21 avril qu'il était toujours le président du Kirghizstan, ne mâchant pas ses mots à l'égard du pouvoir intérimaire qu'il a qualifié de « bandits ».

Mais son retour dans le pays semble peu envisageable. Paraphrasant le gouvernement provisoire David Gauzère affirme que c'est une « bravade d'un homme à l'agonie. Bakiev est protégé par son ami Biélorusse, qui est le seul à lui reconnaître la stature d'un homme d'Etat ».

« Le reste de la communauté internationale reconnaît par défaut son rôle de président mais ne veut plus traiter avec lui, insiste le docteur en géographie sociale à l'université de Bordeaux 3. Plus personne ne veut traiter avec lui. Il sera président tant que les élections n'auront pas eu lieu, mais il s'agit seulement d'un pouvoir symbolique. Il ne peut plus rien faire, mais il a toujours un pouvoir de nuisance. Bakiev ne peut pas revenir aujourd'hui au pouvoir. Et dans le scénario impossible, si jamais il avait pu revenir au pouvoir, il n'avait aucun programme à proposer. Il est un homme fini aujourd'hui ».

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