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Birmanie: l'Asean «profondément inquiète» devant l'escalade du conflit à Myawaddy

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa « profonde » inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte.

Des soldats de l'Armée Karen de libération nationale collectent des armes et munitions dans un poste armé dont ils ont pris le contrôle à Myawaddy, en Birmanie, le 11 mars 2024.
Des soldats de l'Armée Karen de libération nationale collectent des armes et munitions dans un poste armé dont ils ont pris le contrôle à Myawaddy, en Birmanie, le 11 mars 2024. AP
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« Nous, les États-membres de l'Asean, sommes profondément inquiets par la récente escalade des conflits, notamment dans la région de Myawaddy », ont écrit les ministres des Affaires étrangères du bloc de dix pays, dans un communiqué conjoint daté du jeudi 18 avril. « Nous demandons de manière urgente à toutes les parties de cesser immédiatement la violence et de faire preuve de la plus grande retenue, de respecter le droit humanitaire international et de prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions et assurer la protection et la sécurité de tous les civils », ont-ils insisté.

La Birmanie est enlisée dans un violent conflit civil depuis le coup d'État de 2021 contre Aung San Suu Kyi, sans qu'une issue pacifique ne se dessine, malgré les appels répétés de l'Asean, dont elle fait partie et qui a présenté un plan de sortie de crise il y a trois ans. Depuis début avril, les combats font rage entre les rebelles de l’Armée Karen de libération nationale et les soldats de la junte.

Les affrontements se sont accentués ces derniers mois après une série d'attaques de groupes ethniques minoritaires et de combattants anti-junte dans plusieurs régions. Le pouvoir militaire a essuyé plusieurs revers majeurs, notamment dans des zones frontalières de la Chine et de la Thaïlande, qui le placent dans une position de faiblesse inédite depuis le putsch, selon des analystes. La semaine dernière, la junte s'est retirée de la ville stratégique de Myawaddy après des jours de combats dont les bruits d'explosion et d'artillerie étaient perceptibles du côté thaïlandais.

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Avertissement de l'ONU 

Depuis, il n'y a pas eu d'affrontements importants dans la ville. Mais des combats ont lieu à une trentaine de kilomètres plus loin, à Kawkareik, autre localité située sur la principale route reliant Rangoun à la Thaïlande. Bangkok a, de son côté, rehaussé son niveau de présence militaire à sa frontière. Le royaume a prévenu qu'il n'accepterait aucune « violation » de son territoire, tout en se préparant à un éventuel afflux de réfugiés.

L'ONU, elle, a averti, vendredi 19 avril à Genève, que l'intensification des combats dans l'État Rakhine (ouest) constitue une grave menace pour les civils, et a exhorté les pays influents à empêcher de nouvelles « persécutions horribles » contre les Rohingyas. Le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Turk, a notamment déclaré que les tensions alimentées entre les communautés Rohingya et Rakhine montrent qu'il existe un risque sérieux de répétition des atrocités antérieures. « Nous ne devons pas permettre que le passé se répète », a-t-il dit dans un communiqué. « En tant que pays voisin, nous soutenons les négociations qui pourraient mener à l'unité, la paix et la stabilité », a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole de la diplomatie thaïlandaise.

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