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Hong Kong / Chine

Hong Kong: retour précaire au calme aux alentours de l'université polytechnique

La police encercle toujours l'université polytechnique de Hong Kong (PolyU), mais la tension est redescendue depuis mardi 19 novembre. Des volontaires en profitent pour nettoyer les environs, tandis que les ultimes retranchés cherchent la parade.

Un protestataire hongkongais près de l'université polytechnique, le 20 novembre 2019.
Un protestataire hongkongais près de l'université polytechnique, le 20 novembre 2019. REUTERS/Thomas Peter
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Le siège de l’université polytechnique de Hong Kong se poursuit, même si plus grand-monde n'y est retranché, constate notre envoyé spécial, Stéphane Lagarde. À quelques jours des élections de district, dimanche, le gouvernement comme les opposants pro-démocratie en appellent au calme.

Non loin de l’université, deux jours après le « typhon » de la protestation qui a soufflé les rues menant à PolyU, le quartier de Tsim Sha Tsoi porte encore les stigmates des affrontements entre protestataires et forces de l’ordre : bitume calciné par les cocktails Molotov, sable apparent sous les pavés arrachés.

Aux côtés des gilets fluorescents des employés de la ville, des volontaires balaient à la main eux aussi, essentiellement des femmes. Maria, mère de famille et habitante du district, était là mardi, elle est revenue ce mercredi 20 novembre. « Je suis venue ici et j’ai enfilé les gants pour aider », confie-t-elle.

« Je pense que le gouvernement pourra maîtriser la situation, si nous prenons aussi notre part de responsabilité. Nous ne venons pas ici jeter des bombes à pétrole. On vient juste nettoyer les rues », précise la riveraine, dans un appel à la bonne volonté citoyenne, exprimé également par le nouveau chef de la police.

Ce dernier, Chris Tang, affirme que les forces de l'ordre seules ne peuvent permettre de sortir de la crise au sein de la région administrative spéciale. Une manière détournée de condamner les actions violentes de certains protestataires, que la majorité silencieuse a jusqu’à présent toujours plutôt soutenus.

Dans la poubelle des volontaires : des parapluies, des bouteilles calcinées… « On trouve des ciseaux, des couteaux, des cocktails Molotov... J’ai aussi vu des rasoirs. Les élections approchent ; après, les choses devraient s’arranger progressivement », confie Maria, en plein nettoyage urbain.

Quelques irréductibles retranchés à PolyU

Les élections des 18 conseils de district de Hong Kong sont prévues pour dimanche prochain. Elles pourraient être reportées en cas de nouvelle explosion de violence, a laissé entendre la cheffe de l’exécutif. Une manière, là aussi, de mobiliser les électeurs favorables à un retour au calme dans le territoire.

Dimanche, les protestataires étaient certainement plus d’un millier à l'intérieur de PolyU. Pour les déloger, les autorités hongkongaises ont dû déployer un nombre considérable d’agents de police. Elles ont aussi dû annoncer que toute personne majeure arrêtée serait passible d’une peine de dix ans de prison.

Face à ces pressions, les derniers irréductibles tentent de trouver des issues. Lundi, des étudiants sont parvenus à fuir le campus en descendant d’une passerelle au moyen de cordes, avant d’être récupérés par des motos et des scooters qui les attendaient. Mardi, d’autres envisageaient une fuite par les égouts.

Depuis dimanche, environ un millier de manifestants retranchés dans les locaux de l'université polytechnique de Hong Kong ont été arrêtés, ce qui représente environ 20% du total des arrestations effectuées depuis le début du mouvement de protestation contre la loi d'extradition de Carrie Lam, en juin dernier.

Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme appelle les autorités à trouver « une solution pacifique ». Ce qui ne devrait pas être suivi d'effet, d'autant que Pékin a balayé mardi la décision de la Haute Cour hongkongaise, qui jugeait anticonstitutionnelle l'interdiction du port de masque par les manifestants.

Le Sénat américain a adopté mardi à l'unanimité un texte soutenant les « droits de l'homme et la démocratie » à Hong Kong. En réponse, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, a convoqué un chargé d'affaires par intérim de l'ambassade des États-Unis pour « une protestation solennelle ».

La Chine entend « s'élever » contre ce texte et menace les États-Unis de Donald Trump de « représailles ». Mais il sera aussi question de Hong Kong ce mercredi à Bruxelles, entre trois ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, à savoir ceux du Royaume-Uni, d'Allemagne et de France.


La chute de PolyU va-t-elle marquer la fin du mouvement, avec l'interpellation des militants les plus radicaux ?

Il y a la situation dans ce campus, il y a les manifestations violentes des manifestants les plus radicaux, mais en même temps, on voit que le soutien pour le mouvement reste quand même relativement fort

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Le chercheur Éric Florence, de l'université de Liège, en Belgique

Vincent Souriau

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