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France / Japon

Au Japon, de nouvelles révélations sur le patron de Renault Carlos Ghosn

Lundi 19 novembre 2018 à la Bourse de Paris, l'action Renault a perdu 8,4%. Et ce lundi matin à Tokyo, les actions Nissan et Mitsubishi accusaient des baisses de 4 et 7%. Dès jeudi, les conseils d'administration de Nissan et Mitsubishi devraient démettre Carlos Ghosn de ses fonctions de président. Renault devrait réunir son conseil d'administration au plus vite. Le ministre français de l'Economie a demandé mardi une gouvernance intérimaire pour le groupe, dont l'Etat est actionnaire. Au Japon, les révélations s'accumulent au sujet de l'homme d'affaires arrêté.

Carlos Ghosn, le 3 octobre 2018 à Paris.
Carlos Ghosn, le 3 octobre 2018 à Paris. REUTERS/Regis Duvignau/File Photo
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Avec notre correspondant à Tokyo,  Frédéric Charles

Vingt-quatre heures après son arrestation pour fraude fiscale au Japon, le patron de Renault-Nissan est toujours en garde à vue à Tokyo. Elle peut durer jusqu’à 23 jours.

Depuis lundi, le ministère public nippon a confirmé qu’il soupçonnait bien Carlos Ghosn d’avoir dissimulé aux impôts plus de 38 millions d’euros de revenus perçus dans le cadre de ses fonctions chez Nissan.

Le président de Nissan, Hiroto Saikawa, a eu des mots très durs contre son prédécesseur. Il n’a pas été le seul à assurer le sauvetage de l'entreprise, a-t-il dit. C'était le fruit d’un groupe de personnes.

Détournement d'une filiale à des fins personnelles

Le journal économique Nikkei dévoile un exemple d’abus de biens sociaux qu’aurait commis Carlos Ghosn aux dépens du Nissan.

La « bible » des milieux d’affaires japonais rapporte que Carlos Ghosn se serait offert avec des fonds du groupe japonais deux résidences de luxe à Rio de Jaineiro et à Beyrouth, financées à hauteur de 18 millions de dollars.

Le constructeur japonais se serait servi d’une filiale hollandaise pour acheter ces appartements. Filiale censée investir dans des start-up, utilisée en réalité à des fins personnelles par Carlos Ghosn avec la complicité de son principal lieutenant.

Un contexte qui n'est pas anodin pour Renault

Il faut savoir que Carlos Ghosn n’est pas en odeur de sainteté auprès de la toute-puissante haute administration japonaise. Selon des analystes à Tokyo, l'actuel PDG de Nissan se servirait de cette arrestation pour rejeter une alliance plus poussée avec le constructeur français.

La haute administration japonaise soupçonne aussi Carlos Ghosn de vouloir absorber Nissan et Mitsubishi dans une holding en Europe. Lors de sa conférence de presse à Tokyo, le patron de Nissan a dû répondre à des questions sur un coup d’Etat.

L’arrestation de Carlos Ghosn est l’aboutissement d’une enquête interne de plusieurs mois de Nissan. Son nouveau patron utiliserait les accusations contre Carlos Ghosn pour signaler à Renault qu’un renforcement de l’alliance doit refléter la position centrale de Nissan dans le groupe, car après tout, Nissan assure la part du lion des bénéfices de Renault.

►À relire : Comment en est-on arrivé à l'affaire Carlos Ghosn ?

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