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Indonésie / Catastrophe naturelle

Tsunami en Indonésie: l'aide arrive mais l'organisation demeure chaotique

En Indonésie, le dernier bilan du séisme suivi d'un tsunami aux Célèbes survenu il y a cinq jours s'élève désormais à près de 1 400 morts. Les autorités se donnent jusqu'à vendredi pour trouver encore des survivants piégés sous les décombres.

Des militaires portent assistance à un blessé à l'aéroport de Palu, le 2 octobre 2018.
Des militaires portent assistance à un blessé à l'aéroport de Palu, le 2 octobre 2018. RFI / Bertrand Haeckler
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A Palu, l’aide officielle commence enfin à être un peu plus visible, constate notre envoyé spécial, Joël Bronner. Au lieu des quelques militaires qui étaient jusqu’à présent retranchés, par exemple, dans un centre de distribution de nourriture, les soldats sont désormais plus nombreux dans les rues.

Des dizaines de camions sont arrivés. C’est vrai aussi pour les secouristes. Et davantage d’hélicoptères survolent la ville. Cinq jours après la catastrophe, la réponse semble enfin se mettre en place à une échelle plus adaptée à la situation.

« Il y a des spécialistes, beaucoup de médecins sont arrivés, mais il n’y a pas d’infrastructures, tempère le colonel Ahmad Zumaro, qui supervise les opérations de secours à l’aéroport de Palu. Le séisme a aussi touché les hôpitaux et le personnel a couru dehors, les patients sont partis. C’est hors de contrôle. »

Au bord des pistes, entre le ballet des avions de l’armée et des hélicoptères de la protection civile, les blessés sont installés sur des civières en attendant d'être évacués vers Makassar, la capitale des Célèbes. Ils ont le regard dans le vide, la main posée sur leur perfusion de médicaments, relatent nos envoyés spéciaux Vincent Souriau et Bertrand Haecler.

La prise en charge des blessés à l'aéroport de Palu.
La prise en charge des blessés à l'aéroport de Palu. RFI/Bertrand Haeckler

En attendant le départ, les langues se délient. « Il était 6h du soir, le soleil venait de se coucher, ça a commencé à trembler, et il y a un trou qui s’est formé, énorme. Un trou de 20 mètres, raconte Hamdan, habitant du quartier de l’hôtel Roa Roa, l’un des endroits les plus touchés par le séisme. Presque tout ceux qui étaient là sont morts. Il y a dix survivants, on était une centaine. On a perdu un bébé de trois mois. Le reste de ma famille est saine et sauve, mais ils ont été ensevelis. Vous voyez ma sœur ici ? Elle a passé cinq heures sous la terre. »

Dans la ville, l'odeur de cadavre en décomposition rappelle à tous l'ampleur de la catastrophe. Une odeur très présente à la plage où il y a encore beaucoup de corps sous les maisons effondrées, ou vers les morgues improvisées à l’arrière des hôpitaux.

Dans l'une d'elles, où RFI a pu se rendre, les habitants cherchent des connaissances, des gens qui ont disparu et dont ils n’ont pas de nouvelles. Ils vont de sac en sac - des sacs posés à même le sol - pour essayer de voir s’ils reconnaissaient quelqu’un.

REPORTAGE

Nous attendons de l'aide extérieure, mais elle n'arrive pas, donc nous devons nous débrouiller nous-mêmes.

01:14

A Palu, la pénible recherche des derniers corps

Vincent Souriau

Palu est un véritabe cimetière à ciel ouvert où la vie tente péniblement de reprendre ses droits.


■ Face à la recrudescence des pillages, l'armée indonésienne hausse le ton

Tolérance zéro à partir de maintenant. L’armée a joué le jeu au début, juste après le séisme, quand dans la panique les habitants de la région se sont servis dans les magasins parce qu’il n’y avait plus rien à manger. Aujourd’hui, les militaires préviennent qu’ils ne laisseront plus passer les pilleurs. Et qu’ils n’hésiteront pas à tirer s’il le faut.

Il y a déjà eu des salves de gaz lacrymogènes et des dizaines d’arrestations, ce qui n’a pas suffi à calmer les choses. La situation a même dégénéré avec le vol de matériel électronique dans certains commerces.

Le raisonnement des autorités est que l’aide humanitaire commence enfin à se répandre dans la région - riz blanc, paquets de nouilles - et que ceux qui ont faim ont les moyens de se nourrir. Ce qui est loin d’être évident, surtout dans les zones reculées autour de Palu où la population attend toujours l’arrivée des secours.

V.S

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