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Indonésie

Indonésie: une campagne présidentielle qui ressemble à celle de 2014

En Indonésie, le quatrième pays le plus peuplé au monde, la campagne pour l’élection présidentielle de 2019 vient officiellement de démarrer dimanche 24 septembre. Le duel électoral opposera les deux mêmes candidats qu'il y a cinq ans et, pour l'instant, rien n'indique que le résultat puisse être différent. Près de 190 millions d’Indonésiens sont appelés aux urnes pour choisir entre le président sortant et favori Joko Widodo et l'ancien général Prabowo Subianto.

Le président indonésien Joko Widodo (à gauche) et son adversaire Prabowo Subianto participent à une cérémonie marquant le début de la campagne présidentielle, à Jakarta, le 23 septembre 2018.
Le président indonésien Joko Widodo (à gauche) et son adversaire Prabowo Subianto participent à une cérémonie marquant le début de la campagne présidentielle, à Jakarta, le 23 septembre 2018. REUTERS/Darren Whiteside
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De notre correspondant à Jakarta,

Cette élection a des airs de déjà-vu, avec deux hommes qui se sont déjà affrontés politiquement lors de la dernière campagne, en 2014. Celui qui à l’époque a remporté ce duel est l'actuel président Joko Widodo, que tous les Indonésiens surnomment Jokowi et qui est en lice pour sa réélection. Les sondages le plébiscitent. Son image de président simple et proche du peuple joue aussi en sa faveur, tout comme son volontarisme concernant le lancement de grands chantiers d'infrastructures à travers l'archipel. Si l’élection avait lieu dans l’immédiat, il serait clairement réélu.

Face à lui, celui qui s'est donc incliné il y a cinq ans : ex-membre de l’armée, l'ancien général Prabowo Subianto. L’armée conserve une influence importante dans le jeu politique indonésien, car elle a longuement été au pouvoir de 1945 à 1998, sous les régimes de Soekarno puis de Suharto.

La religion et l’économie au cœur de la campagne

Dans le premier pays à majorité musulmane au monde et où les radicaux gagnent progressivement du terrain, la religion devrait se retrouver au cœur des débats de cette campagne qui débute. Face à cette évidence, le président Jokowi a d'ailleurs anticipé et choisi de s'allier à un prédicateur islamiste conservateur, un certain Ma'ruf Amin. Un choix stratégique, qui a toutes les chances de s’avérer payant pour la campagne, mais qui pourrait se révéler à double tranchant au moment de gouverner, même si le rôle de vice-président est essentiellement protocolaire.

Les questions économiques seront également très importantes, sur lesquelles les candidats auront sans doute maille à partir. La monnaie du pays, la roupie, est actuellement particulièrement faible face au dollar, et même au plus bas depuis 1998, lorsque la crise financière asiatique a balayé le régime de Suharto.

Face aux « fake news » omniprésentes, les candidats promettent « une campagne paisible »

Comme en 2014, où l'actuel président était accusé d’être chrétien et d’avoir des origines chinoises, on peut s'attendre à une campagne assez dure. De nouvelles rumeurs infondées propulsées à toute vitesse sur les réseaux sociaux devraient probablement l'animer.

Les radicaux religieux en profiteront certainement pour pousser leurs pions sur le plan des idées. Ceux-ci étaient déjà parvenus à obtenir en 2017 la peau du chrétien Basuki Tjahaja Purnama, alors gouverneur de Jakarta et surnommé Ahok, lors d'une campagne particulièrement puante pour prendre la tête de la capitale. Face à ce risque de climat délétère, les deux candidats ont d'ailleurs signé ce dimanche un document promettant « une campagne paisible ».

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