Le fils de l'ancien président du Kirghizistan arrêté à Londres

Le fils de l’ancien président du Kirghizstan, Maxim Bakiev, a été arrêté à Londres. C’est ce qui a été confirmé samedi 13 octobre. Il fait l’objet d’une demande d’extradition vers les Etats-Unis. 

Maxim Bakiev, le fils de l’ancien président du Kirghizstan Kourmanbek Bakiev (photo), a été arrêté à Londres. AFP / Alexey Gromov

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Le jeune homme de 34 ans a été arrêté à la demande des autorités kirghizes et américaines, qui l'accusent de crimes graves, a annoncé la présidence de la république d’Asie centrale. Maxim Bakiev s’était réfugié a Londres en 2010, sachant que le Royaume Uni n’a pas signé de traité d'extradition avec le Kirghizstan. 2010, c’est l’année où son père, Kourmanbek Bakiev, a été renversé par un soulèvement populaire, notamment après que le clan familial ait été accusé d’avoir créé un énorme système de corruption, où Maxim Bakiev jouait un rôle clé.

Enfin, les autorités kirghizes ont-elles trouvé un moyen d’extraire Maxim Bakiev de son exil londonien. Mais la procédure pourrait être longue, confie une source très proche du dossier. Le fils de l’ex-président kirghize avait choisi de se réfugier à Londres, sachant que son pays et la Grande Bretagne n’avaient pas signé d’accord d’extradition. Mais c’est finalement par hasard que les conseillers juridiques de Bichkek ont pris connaissance de l’existence d’une enquête judiciaire aux Etats-Unis, concernant Maxim Bakiev pour une vaste affaire de fraude dans le domaine des télécommunications.

Voilà donc Londres obligée d’étudier la demande américaine. Dans son pays, le fils de l’ancien président kirghize est accusé de divers crimes économiques, allant de la fraude aux valeurs mobilières à l’évasion fiscale. Il devrait notamment plus de 60 millions d’euros de taxes non payées à l’époque où il s’était accaparé la fourniture de carburant pour la base américaine de Manas, près de Bichkek, la capitale kirghzie, laquelle joue un rôle clé dans la logistique de la coalition en Afghanistan. Si Maxim Bakiev devait finir par être extradé aux Etats-Unis, ce n’est qu’ensuite qu’il pourrait éventuellement être remis à la justice de son pays…