A Bichkek, l’aide humanitaire s’organise

Au quatrième journée d'affrontements entre populations kirghize et ouzbèke, Och la deuxième ville du Kirghizstan, poumon économique et commercial du pays est toujours en proie aux pillages et aux incendies. Le bilan officiel des violences indique 124 morts et plus de 1 600 blessés. De nombreux habitants de la ville commencent à manquer de tout, comme ceux de Jalalabad. Les deux villes attendent de l'aide qui s'organise depuis la capitale Bichkek.

Un camion d'aide humanitaire au départ de Bichkek pour la ville d'Och. Reuters/Vladimir Pirogov

Avec notre correspondant à Bichkek, Camille Magnard

A Bichkek, l’aide humanitaire s’organise pour aider le sud du pays. Des camions chargés de sacs de farine, de médicaments et de produits pour bébés partent de la capitale pour tenter de rejoindre les populations d’Och et Jalalabad, affamées par les pénuries généralisées.

Là-bas, les affrontements se poursuivent entre groupes armés kirghizes et ouzbeks. L’accalmie toute relative de la nuit a laissé place à une journée comme la région en connaît depuis quatre jours, avec tirs de tireurs embusqués, fusillades entre bandes, expéditions punitives et incendie de bâtiments ouzbeks.

Sur internet une vidéo fait sensation à Bichkek. On y voit des militaires kirghizes tirer sur une foule d’Ouzbeks. Cette vidéo, filmée ce week-end à Och par un avocat défenseur des droits de l’homme, pose la question de l’impartialité des forces armées kirghizes, qui ont pour mission de ramener un semblant d’ordre.

Les Ouzbeks accusent clairement le pouvoir kirghize et les policiers et militaires de faire preuve, au moins, de bienveillance envers les violences anti-ouzbèkes.

Même interrogation sur les effets de l’envoi prévu par le gouvernement, de milliers de réservistes et de volontaires depuis Bichkek. Certains observateurs craignent que cela n’envenime plus encore les affrontements entre les deux communautés.