A Baltimore, après les émeutes, l’heure est au nettoyage
Baltimore a été lundi 27 avril le théâtre d'émeutes liées à la mort d'un jeune Noir après son arrestation par la police. Plus de 200 personnes ont été arrêtées, 15 policiers blessés, des centaines de voitures brûlées et des commerces pillés.
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Avec notre envoyée spéciale à Baltimore, Anne-Marie Capomaccio
Le quartier ouest de Baltimore a été cette nuit la proie des pilleurs. Aujourd’hui, des dizaines de personnes sont dans les rues dévastées pour remettre de l’ordre. On balaie, on ramasse les morceaux de verre cassé qui jonchent les trottoirs. On tente aussi d’évaluer les dégâts qui sont énormes. Ce n’est pas seulement le voisinage qui est mobilisé, mais également les Eglises qui ont demandé à leurs ouailles de venir, les professeurs des écoles, les employés des magasins pillés, les familles… Le tout sous le regard de la police anti-émeute qui boucle certaines rues.
La ville est très calme. Les voitures ne passent pas, mais les piétons sont bienvenus. L’ambiance est entre colère et frustration devant l’ampleur des dégâts.
Les choses ont dégénéré après les obsèques de Freddie Gray, le jeune garçon qui est mort il y a deux semaines après une arrestation musclée. Ce n’est pas une manifestation qui a mal tourné, c’est une sorte de déferlement de groupes de jeunes qui s’est abattu sur ce quartier nord-ouest de Baltimore. La police parle de gangs. Mais certains adolescents du quartier ont manifestement pris part aux pillages. Les familles le reconnaissent.
Certains, sans l’excuser, expliquent le climat de violence. Le quartier est déshérité, plus d’un millier de maisons murées, un taux de chômage à plus de 25 %, une jeunesse désœuvrée et une police très brutale. Dans une ville où tous les ingrédients d’une explosion sont là depuis plus de dix ans, la mort de Freddie Gray a été comme une étincelle.
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