Au Venezuela, la production de café au plus bas
À cause de l’hyperinflation, des pénuries multiples, la production ne devrait pas dépasser les 20 000 tonnes cette année, bien moins que la demande nationale, surtout sachant qu’une bonne partie est destinée à l’exportation.
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Avec notre correspondant au Venezuela, Benjamin Delille
Pour les producteurs de café vénézuéliens, c’est la chute libre. La production de l’un des meilleurs arabicas au monde, devrait chuter de 80% en 2019, prévoit Fedeagro, la Confédération des associations de producteurs agricoles au Venezuela.
Une baisse drastique de la production qui s’explique par deux facteurs principaux. D’abord les pénuries de produits fertilisants et de pesticides. Les plantations ont été dévorées par les insectes et les maladies. Ensuite, les problèmes classiques que traverse le Venezuela à cause de son hyperinflation, comme l’explique Diolegdy Páez, directrice de la branche café de Fedeagro. « La main-d’œuvre est devenue trop chère, explique-t-elle. Les infrastructures ne sont plus entretenues. Les coupures d’électricité et les pénuries d’essence nous ont particulièrement affectés : on en a besoin pour sécher et moudre le grain. Et aussi surtout pour la commercialisation du café. »
Flambée des prix et pénuries
Le Venezuela va donc devoir augmenter énormément ses importations de café s’il veut satisfaire sa demande nationale : environ 220 000 tonnes par an, soit onze fois ce qui a été cueilli en 2019. Les prix vont donc augmenter, les pénuries aussi, et de nombreux foyers vénézuéliens vont devoir se passer de leur traditionnel café.
Fedeagro rappelle que cette crise concerne toute l’agriculture vénézuélienne. En dix ans, elle serait retombée à ses niveaux de 1960, et rien ne semble pouvoir arrêter sa chute.
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