Débat TV des démocrates: Biden à l'offensive face à Warren et Sanders
Ce jeudi 12 septembre, à l'occasion d'un débat télévisé très attendu, le favori centriste de la primaire démocrate Joe Biden a, dès l'ouverture des discussions, épinglé ses deux principaux rivaux progressistes, les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders.
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Ce jeudi 12 septembre, c'est avec un appel pressant au rassemblement pour battre le républicain Donald Trump en 2020 que la plupart des candidats à l'investiture démocrate ont démarré ce débat télévisé de trois heures, le plus long à ce jour. Cependant, l'ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, 76 ans, dont la forme physique interroge, a opté pour l'offensive dès les premières minutes et s'est présenté en modéré réaliste face aux deux candidats plus à gauche qui proposent une couverture médicale universelle.
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[Éclairage] Les temps forts du débat
Biden fait référence à Obama
« Ma chère amie, la sénatrice à ma gauche, n'a pas indiqué comment elle payera et le sénateur lui a, de fait, avancé comment il allait la payer mais cela ne couvre que la moitié », a ainsi lancé Joe Biden en tête dans les sondages (26,8% selon la moyenne établie par le site RealClearPolitics). « Je suis pour Barack » Obama, a-t-il ajouté en référence à la réforme de la santé mise en oeuvre par son ancien chef à la Maison Blanche, premier président noir des Etats-Unis encore très populaire dans l'électorat démocrate.
De leur côté, Bernie Sanders, 78 ans (17,3%) et Elizabeth Warren, 70 ans (16,8%), ont tous deux défendu farouchement leurs projets. Étoile montante de la primaire, la sénatrice s'est inscrite fermement dans le trio de tête au cours de l'été, portée par ses nombreuses propositions et de bonnes performances lors des premiers débats. Se démarquant par sa veste rouge vif parmi les costumes sombres de ses rivaux, elle a joué sur son image de candidate au programme déjà très étoffé qui promet un « changement structurel ». « Je sais ce qui est cassé, je sais comment le réparer et je vais mener la lutte pour le faire », a-t-elle affirmé.
Les gaffes de Biden
Joe Biden reste solidement en tête des sondages bénéficiant d'un grand capital sympathie, de son image de modéré capable de battre Donald Trump et du fort soutien des Noirs. Mais l'été 2019 a été marqué par ses gaffes et propos confus qui ont réveillé des doutes sur sa forme physique et intellectuelle. Un petit candidat, plafonnant à 1% des sondages l'a d'ailleurs attaqué sur ce point. « Avez-vous déjà oublié ce que vous avez dit il y a deux minutes ? », a lancé Julian Castro, s'attirant des huées dans le public.
Joe Biden est resté pugnace au début de ce débat marathon mais devra tenir la longueur pour prouver qu'il a l'endurance nécessaire pour l'éprouvante campagne présidentielle. Seuls dix candidats à l'investiture démocrate pour la présidentielle de novembre 2020, sur les 20 encore en lice, ont pris place sur le plateau pour ce troisième débat.
Le vrai coup d'envoi de la rentrée politique
Cinq mois avant les premiers votes de la primaire, dans l'Iowa, cette émission marque le vrai coup d'envoi de la rentrée, et l'accélération de cette longue campagne. Pour les petits candidats, tous loin derrière, ce débat est l'une des dernières occasions de grimper dans les sondages... et de s'attirer les financements indispensables pour poursuivre la campagne.
Après un coup d'éclat face à Biden en juin, la sénatrice Kamala Harris est retombée dans les sondages (6,5%). Complètent la liste le jeune maire de South Bend, Pete Buttigieg (4,8%), l'homme d'affaires et seul non-professionnel de la politique sur scène Andrew Yang (3%), l'ex-élu texan de la Chambre des représentants Beto O'Rourke (2,8%), le sénateur Cory Booker (2,3%), la sénatrice Amy Klobuchar (1,2%) et l'ancien ministre d'Obama Julian Castro (1%). En face, Donald Trump fait déjà campagne en dépeignant ses opposants comme des « socialistes » menaçant le « rêve américain ». Il s'est même invité à Houston en déployant une grande banderole dans le ciel de la ville tout l'après-midi : « Le socialisme va tuer l'économie de Houston. Votez Trump en 2020 ».
« Tout reste absolument ouvert »
Selon l'historien et spécialiste des États-Unis Corentin Sellin, le débat a très clairement fait apparaitre le clivage idéologie du parti démocrate et il marque le début de la campagne pour les primaires du parti démocrate. Mais l'élection reste ouverte et il peut encore y avoir des surprises parmi les candidats.
« On peut même dire que la course commençait vraiment hier soir avec ce débat qui - où il faut le rappeler -, pour la première fois, il y avait eu un écrémage des candidats sur la base de sondages et des donations financières. Et si même, on le voit bien, il y a un petit trio de tête qui a émergé avec Biden, puis Sanders et Warren, tout reste absolument ouvert et c’est maintenant justement, par exemple dans le prochain débat dans l’Ohio début octobre, et puis aussi dans les événements qu’il faudra suivre de très près dans les événements locaux de campagne en Iowa et au New Hampshire, c’est là dans cette période de l’automne puis du début de l’hiver que tout se joue traditionnellement. C’est là que peut apparaitre un candidat venu de nulle part ou en tout cas venu de loin derrière. Souvenons-nous d’Obama en 2008, souvenons-nous de Kerry en 2004 qui revient après avoir été dans une campagne totalement perdue à l’été 2003. Donc c’est vraiment maintenant la zone de vérité pour cette élection primaire. C’est là que tout se joue et effectivement ça reste ouvert malgré la domination de ce trio de tête. »
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