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Colombie

Colombie: d'anciens chefs des FARC annoncent reprendre les armes

Un coup dur pour le processus de paix en Colombie : d'anciens chefs rebelles des FARC ont repris les armes. Dans une vidéo publiée jeudi 29 août, l'ancien numéro 2 de la guérilla, Ivan Marquez, annonce une deuxième naissance des FARC, avec comme objectif de combattre l'oligarchie et la corruption.

Image arrêtée d'une vidéo diffusée sur YouTube (www.farc-ep.info): on y voit Ivan Marquez et Jésus Santrich.
Image arrêtée d'une vidéo diffusée sur YouTube (www.farc-ep.info): on y voit Ivan Marquez et Jésus Santrich. capture écran
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Les FARC sont morts, vive les Farcs ! À peine deux ans après leur dissolution suite aux accords de paix signés en septembre 2016 avec le gouvernement colombien, l'ancienne guérilla renaît de ses cendres. Une annonce faite par l'ex-numéro deux Ivan Marquez, sous le sigle d'origine des FARC. Il est apparu entouré d'une dizaine de combattants armés, dont deux femmes.

« Nous annonçons au monde que la deuxième lutte des FARC a commencé, sous la protection du droit universel qui aide tous les peuples à prendre les armes contre l'oppression. C'est la suite de la guérilla en réponse à la trahison de l'État concernant les accords de paix de La Havane. L'État sera confronté à un nouveau mode opératoire de notre part. Nous répondrons uniquement en cas d'attaque. »

Sur la vidéo apparaît également un autre ex-dirigeant des FARC, Jésus Santrich. Accusé de trafic de drogue, il s'était enfui il y a quelques mois.

Ivan Marquez avait, lui aussi, pris ses distances par rapport au processus de paix. Dans la vidéo, il accuse le gouvernement de ne pas avoir tenu ses engagements. Ivan Marquez annonce également une alliance avec l'autre guérilla colombienne, l'ELN.

Les ratés du processus de paix

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L'objectif de cette nouvelle lutte armée, explique-t-il, est de combattre l'oligarchie et la corruption. L'ex-numéro 2 des FARC laisse entendre qu'il renonce à la prise d'otages. Pour l'instant, on ne connaît pas encore la taille de cette nouvelle guérilla. On sait seulement qu'environ 1 800 combattants dissidents sont restés dans le maquis.

De nombreux observateurs du processus de paix et ONG commePaz y Reconciliacion avaient alerté sur les problèmes et insuffisances de sa mise en oeuvre et le risque d'une reprise du conflit.

L’accord de paix n’est pas enterré, mais il vient de subir un nouveau coup dur. La scission des FARC est désormais officielle : d'un côté, ceux qui continuent de croire à la paix et qui sont la majorité, et de l'autre, ceux qui font le choix de rester ou de retourner dans le maquis.

L'appel sera-t-il suivi ?

Cette scission était prévisible puisqu’Ivan Marquez avait disparu depuis plus d’un an, rappelle notre correspondante à Bogota, Marie-Ève Detoeuf. Mais elle fait l’effet d’une douche froide. En Colombie, beaucoup, surtout à gauche, partagent le diagnostic de l'ancien numéro 2 de la guérilla : l’État colombien n’a pas tenu parole, il ne respecte pas ses engagements. Mais personne ne soutient la décision du retour à la guerre.

Paradoxalement, Ivan Marquez fait le jeu de la droite dure, qui ne fait que dénoncer cet accord de paix. La question maintenant est de savoir si son appel va être suivi, en particulier par ces combattants aujourd’hui démobilisés et qui se sentent trahis.

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