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Colombie/Venezuela

Bogota ouvre la voie à la naturalisation de milliers d’enfants vénézuéliens

Vingt-quatre mille enfants vénézuéliens vont pouvoir obtenir la nationalité colombienne. Le président Ivan Duque a annoncé mardi 5 août que tous les enfants nés de parents vénézuéliens sur le sol colombien après le 19 août 2015 seront naturalisés.

Les enfants vénézuéliens en Colombie ont déjà accès au droit à l'éducation et à la santé (image d'illustration).
Les enfants vénézuéliens en Colombie ont déjà accès au droit à l'éducation et à la santé (image d'illustration). Juan Pablo BAYONA / AFP
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Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf

« La Colombie donne l’exemple, les enfants de migrants ne seront pas apatrides », a déclaré mardi à Bogota le président Ivan Duque en annonçant la naturalisation des enfants vénézuéliens nés sur le sol colombien depuis quatre ans.

Mesure exceptionnelle

Il s’agit d’une mesure exceptionnelle puisque la Constitution colombienne ne reconnaît que le droit du sang. Le Venezuela reconnaît aussi ce droit et les bébés nés de parents vénézuéliens sont vénézuéliens… en théorie.

Depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en janvier dernier, il n’y a plus de consulat vénézuélien en Colombie. Les enfants nés de ce côté-ci de la frontière ne peuvent donc plus obtenir ni acte de naissance, ni passeport, ni carte d’identité. Ils sont donc techniquement apatrides.

Ces enfants vénézuéliens bénéficient d’ores et déjà du droit à l’éducation et à la santé, reconnu par l’État colombien à tous les mineurs indépendamment de leur nationalité. Mais dans la pratique, la situation de ces enfants de migrants reste très précaire. Leur naturalisation ne va pas tout régler, mais c’est un premier pas.

« Garantir les droits » des enfants

Selon l’ONU plus de 3,7 millions de Vénézuéliens ont fui leur pays depuis 2015. 1,4 million sont installés en Colombie, près de la moitié d’entre eux en situation irrégulière.

« Depuis deux ans et demi, plus d’1,4 million de migrants vénézuéliens sont arrivés chez nous, a rappelé Felipe Muñoz, responsable gouvernemental de la frontière entre la Colombie et le Venezuela. La Colombie a administré plus d'1,2 millions de vaccins principalement à des enfants. Notre système éducatif a intégré 180 000 enfants et jeunes. Nous avons permis aux femmes d’accoucher dans un contexte d’importantes restrictions budgétaires et malgré une situation complexe, mais le gouvernement colombien a pris cette décision car refuser d’accorder la nationalité à ces enfants leur faisait courir le risque de devenir apatrides… »

« Protéger »

« La Colombie s’engage donc, en assouplissant sa réglementation pour permettre à ces enfants d'acquérir la nationalité colombienne, a précisé le responsable. Si à l’avenir, la situation venait à changer au Venezuela et qu’ils pouvaient bénéficier de leur droit à la nationalité dans leur pays, très bien, ils auraient les deux nationalités ou ils pourraient renoncer à la Colombie… Mais en attendant, le gouvernement colombien a pris cette décision pour protéger ces enfants et garantir leurs droits. »

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