Accéder au contenu principal
Venezuela

Venezuela: l'échec du programme de logement social

Lancé en 2011 par Hugo Chavez, un vaste plan de construction de logements sociaux promettait de construire trois millions de maisons en neuf ans. Qu'en est-il huit ans plus tard ? Reportage en images.

Le gouvernement a construit huit complexes. Deux ont déjà été démolis, un a été évacué et les cinq autres se sont détériorés. Caracas, le 10 mai 2019.
Le gouvernement a construit huit complexes. Deux ont déjà été démolis, un a été évacué et les cinq autres se sont détériorés. Caracas, le 10 mai 2019. ©RFI/Hugo Passarello Luna
Publicité

De notre correspondant,

« Nous étions en train de dîner et nous avons entendu un bruit comme le craquement d'un biscuit », dit Angie, une fillette de 10 ans qui vit à Petare, un quartier pauvre près de Caracas. « Quand nous sommes allés voir, c'était le mur de notre pièce qui se brisait », explique-t-elle. Sa chambre glissait lentement vers le bas comme la colline.

L'appartement de la famille d'Angie fait partie de « Misión Vivienda », le vaste plan de construction de logements sociaux pour les personnes à faible revenu qu'Hugo Chávez avait lancé en 2011. Il promettait de construire 3 000 000 de maisons en neuf ans.

Huit ans plus tard, qu'est-il arrivé à ce programme qui a coûté 95 milliards de dollars, selon la Chambre vénézuélienne de la construction ? Nicolas Maduro assure que 2 600 000 maisons ont été livrées, ce qui donne presque une maison par minute au cours des huit dernières années. Les ONG qui suivent le programme estiment, elles, le nombre de logements à un peu plus de 116 000. Le site du ministère du Logement affirme avoir construit plus de 25 000 maisons entre le 15 mai et le 4 juin 2019, en à peine trois semaines.

Des coûts de construction élevés

Chaque maison a coûté environ 82 000 dollars selon la Chambre vénézuélienne de la construction, un prix de construction supérieur à la moyenne.

Et pourtant, dans certains quartiers de Caracas, comme le bidonville de Petare, ces bâtiments s'effondrent parce qu'ils ont été construits sur les pentes de collines inadaptées. Ces régions éloignées font l'objet d'activités criminelles, étant donné que la police n'y va jamais. Les maladies sont des épidémies dues au manque d'accès à l'eau potable et à la difficulté d'accéder aux hôpitaux parce que les routes se sont effondrées sous l'effet de la pluie.

Des conditions de vie déplorables

La situation n'est pas très différente à Ciudad Caribia, une ville qui fait partie du rêve socialiste utopique d'Hugo Chavez. En 2006, l'hélicoptère transportant l´ancien président a dû atterrir sur des montagnes en dehors de Caracas pour des raisons techniques. C'est sur ces sommets, à 20 km de la ville et au milieu d'un parc national, que Chavez fonda sa ville utopique. Il pensait y accueillir 100 000 habitants. Aujourd'hui, la cité héberge 10 000 personnes qui n'ont accès à l'eau courante que trois jours par semaine. Le supermarché du gouvernement local est complètement vide, comme la boulangerie d'État.

Seulement la moitié des bus fonctionnent pour emmener les gens à Caracas, où ils travaillent. Les ambulances sont inexistantes et l'hôpital le plus proche est à 30 minutes pour ceux qui peuvent se déplacer en voiture.

Ciudad Caribia est une ville entièrement construite pour fournir des logements sociaux aux Vénézuéliens à faibles revenus. Située à 20 km de Caracas, elle a été fondée en 2006 par Hugo Chávez.10 000 Vénézuéliens y vivent selon le recensement de 2014.
Ciudad Caribia est une ville entièrement construite pour fournir des logements sociaux aux Vénézuéliens à faibles revenus. Située à 20 km de Caracas, elle a été fondée en 2006 par Hugo Chávez.10 000 Vénézuéliens y vivent selon le recensement de 2014. ©RFI/Hugo Passarello Luna

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.