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Colombie

Accord de paix avec les FARC: Ivan Duque s'en prend à la JEP

L’accord de Paix en Colombie est-il en danger ? C’est en tout cas ce qu’estiment des délégués des FARC, l’ancienne guérilla colombienne, désormais désarmée, et des négociateurs de l’ancien gouvernement de Juan Manuel Santos qui ont envoyé un courrier aux Nations unies dans lequel ils s’inquiètent de la volonté du président Ivan Duque de « porter gravement atteinte » à cet accord qui a permis de mettre un terme à un conflit qui aura duré plus de 50 ans. Ivan Duque veut modifier certaines dispositions de l'accord sur la justice transitionnelle, des modifications qui remettent en cause l’accord signé en 2016.

Luis Alberto Alban, Omar de Jesús Restrepo et Carlos Carreno, anciens membres de la guérilla des FARC, lors de leur entrée à la Chambre des députés, en juillet 2018, manifestent en faveur de la «convergence pour l'espoir».
Luis Alberto Alban, Omar de Jesús Restrepo et Carlos Carreno, anciens membres de la guérilla des FARC, lors de leur entrée à la Chambre des députés, en juillet 2018, manifestent en faveur de la «convergence pour l'espoir». REUTERS/Juan Pablo Pino
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Ivan Duque ne s’en cachait pas : selon lui l’accord de paix signé en 2016 après des années de discussions est trop laxiste envers les ex-guérilleros. C’est la raison pour laquelle il compte modifier 6 des 159 articles qui régulent la JEP, la justice transitionnelle, véritable colonne vertébrale de l’accord de paix signés en 2016. Il l'a annoncé dimanche dernier à l’occasion d’une allocution télévisée: il présentera devant le Parlement des objections sur ces 6 articles.

Une initiative qui a soulevé un tollé dans les rangs des anciens négociateurs, que ce soit du côté de l’ex-guérilla des FARC ou des négociateurs du précédent gouvernement de Juan Manuel Santos qui ont transmis un courrier à Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies.

Pour Nestor Rosania, directeur du Centre d’études en sécurité et paix, joint par la rédaction en langue espagnole de RFI, cette initiative d’Ivan Duque pose deux véritables problèmes. « Cela démontre que l’Etat colombien n’a pas de parole et que ce qui a été développé ce ne sont pas des politiques d’Etat mais des politiques de gouvernement. C’est un très mauvais signal adressé à la communauté internationale, nous explique t-il.

Deuxièmement : cela va laisser des traces en cas de futures négociations, que ce soit avec l’ELN, l’armée de libération nationale, ou avec n’importe quel autre groupe, qui, une fois qu’ils seront assis à une table de négociation, ne disposeront plus de garanties juridiques ni de certitudes. »

L’accord de paix signé en 2016 bénéficie du soutien de l’ONU. A l’heure actuelle il a permis le désarmement de près de 7.000 guérilleros et évité la mort de quelque 3000 personnes par an. D’où ce courrier adressé à Antonio Guterres, une sorte d’appel à l’aide pour faire en sorte que cet accord, qualifié d’historique et d’exemplaire, ne soit pas décortiqué et dénaturé.

à (re)lire: Les groupes armés en Colombie

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