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Etats-Unis

Colis suspects: en meeting pour les «midterms», Trump retient ses coups

Aux Etats-Unis, la journée du mercredi 24 octobre 2018 a été animée par les découvertes successives de colis piégés chez les anciens présidents Clinton et Obama, chez d’autres figures importantes démocrates ainsi qu'au siège de la chaîne CNN, qui a dû évacuer ses locaux en plein direct. Aucune explosion n'a été à déplorer, et l'on ne sait pas encore qui est derrière cette opération qui semble coordonnée. Le président Trump a lancé un appel au rassemblement depuis la Maison Blanche, puis a tâché de retenir ses coups, en meeting dans le Wisconsin.

Le président Trump, en meeting à l'aéroport de Mosinee, dans le Wisconsin, le 24 octobre 2018.
Le président Trump, en meeting à l'aéroport de Mosinee, dans le Wisconsin, le 24 octobre 2018. REUTERS/Kevin Lamarque
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Avec notre correspondant à Washington,  Grégoire Pourtier

Donald Trump a évoqué l’affaire des colis piégés au tout début de son meeting. Reprenant les éléments de son allocution solennelle prononcée quelques heures plus tôt, il n’a pas dérapé, et s’en est félicité. « Vous avez vu comme je suis devenu sage ? », a-t-il lancé à ses milliers de supporters.

Le président américain a déroulé ensuite ses thèmes de prédilection. Mais au bout d’une demi-heure, alors qu’il était en train de dénoncer la candidate démocrate locale, il a - un peu - craqué : « Elle veut une gestion socialiste du système de santé… Désolé, j’essaie de dire cela très gentiment… En temps normal, j’aurais crié : "Ils veulent une gestion socialiste !" Là, je dis juste : "Ils veulent une gestion socialiste." J’essaie d’être gentil, d’accord ? »

« Un climat d’hostilité »

Le président va-t-il finalement exploser ?, se demande-t-on. Mais malgré quelques mimiques et imitations devenues des marques de fabrique, Donald Trump tiendra le cap. Il a épargné notamment Hillary Clinton, qui est en général le clou du spectacle, alors que sa base hurlait : « Mettez-la en prison ! »

Mais son ancien adversaire ayant reçu un colis piégé et lui-même ayant appelé à l’unité, cela aurait fait trop mauvais genre. De même, CNN n’a pas été pointé ce mercredi soir, même si M. Trump, sans monter la voix, et sans scrupules, a estimé que les médias entretenait « un climat d’hostilité » et ne faisaient que « propager des mensonges ».

Tout au long de la journée de mercredi ont été découvertes des bombes artisanales envoyées à plusieurs grandes figures du Parti démocrate, les anciens présidents Bill Clinton et Barack Obama, mais aussi un ancien ministre de la Justice ou une parlementaire, par exemple.

Un autre colis, adressé à un ex-directeur de la CIA, est aussi arrivé dans les locaux de la chaîne CNN, qui ont dû être évacués en plein direct. Aucune victime n’a été à déplorer, et il n’y a pour le moment aucune revendication.

• Quels ont été les réactions aux Etats-Unis ?

A la télévision ou sur les réseaux sociaux, on avait l’impression que les commentateurs n’étaient pas vraiment surpris par tous ces colis piégés. En substance, le climat est si délétère aux Etats-Unis, les Américains sont tellement divisés et les appels à la violence sont si fréquents, qu’il ne s’agit finalement que d’un palier supplémentaire. La réaction la plus attendue était bien sûr celle de Donald Trump, et le président a voulu lancer un appel solennel à l’unité. Pas une franche réussite a priori. « Les paroles du président sonnent creux en attendant qu’il annule ses autres déclarations cautionnant des actes de violences », ont par exemple réagi les leaders démocrates au Congrès.

Dans la journée, on a ainsi vu resurgir plusieurs déclarations ou vidéos illustrant comment Donald Trump aurait contribué à attiser la haine et la violence qui gangrènent le pays. Dans l’autre camp, les conservateurs sont eux aussi passés à l’offensive. Des animateurs ou chroniqueurs très populaires ont envisagé que ces colis piégés avaient été envoyés non pas pour blesser quiconque, mais seulement pour nuire au président, pour victimiser ses opposants, et pour détourner l’attention des bons résultats économiques ou du péril d’une invasion de migrants clandestins. Bref, ce serait pour une machination orchestrée par les libéraux, c’est-à-dire les gens de gauche. G.P.

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