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Argentine / Droit des femmes

Argentine: le droit à l’avortement soumis au vote des sénateurs ce mercredi

C’est un débat et un vote historique qui doit se tenir ce mercredi 8 août au Sénat argentin. Dans ce pays laïc où l’Eglise catholique continue à avoir un poids considérable, les sénateurs vont devoir trancher : faut-il légaliser ou non l’avortement ? Après un vote favorable des députés argentins le 14 juin dernier avec 129 voix pour et 125 contre, la balance pencherait plutôt en faveur des opposants à la légalisation au sein du Sénat, selon les sondages de la presse argentine. Un débat qui a mobilisé toute la population.

Des manifestants en faveur de l'avortement devant le Congrès à Buenos Aires, le 31 juillet 2018.
Des manifestants en faveur de l'avortement devant le Congrès à Buenos Aires, le 31 juillet 2018. REUTERS/Marcos Brindicci
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Une femme ou une adolescente avorte toutes les 1,5 minute en Argentine selon les statistiques de différentes organisations. Au total ce sont entre 350 000 et 500 000 avortements qui seraient ainsi réalisés chaque année. Un problème majeur qui fait enfin l’objet d’un débat citoyen et politique en Argentine.

Pourtant l’instigateur de ce projet de loi n’est un partisan de l’avortement, mais le président de centre droit Mauricio Macri, qui doit son poste à une large coalition, tenait à ce que ce débat puisse se tenir.

Selon les projections de la presse argentine, les sénateurs anti-avortement seraient majoritaires : 37 sur un total de 72 à s’opposer à une légalisation de l’avortement lors des 14 premières semaines de grossesse. Une tendance qui pourrait encore s’inverser comme ce fut le cas lors du vote des députés en juin dernier.

En cas de rejet de ce projet de loi, il faudrait alors attendre 2020 pour que le sujet revienne à l’ordre du jour. La pression populaire est donc à son comble avec deux camps qui s’affrontent et se défient depuis maintenant plusieurs mois.

L’Eglise catholique a d’ailleurs jeté toutes ses forces dans ce débat, mobilisant toute sa hiérarchie. Si finalement ce projet de loi est adopté, l’Argentine rejoindrait ainsi l’Uruguay et Cuba, les deux seuls pays d’Amérique du Sud aujourd’hui à autoriser l’avortement.

A (ré) écouter : Avortement en Argentine: vers la fin d'un tabou ? (Reportage international)

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