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Revue de presse des Amériques

A la Une: reprise du dialogue au Nicaragua

Des barricades mises en place devant l'unviersité nationale d'ingénérie de Managua, le 28 mai 2018.
Des barricades mises en place devant l'unviersité nationale d'ingénérie de Managua, le 28 mai 2018. REUTERS/Oswaldo Rivas
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Le gouvernement nicaraguayen de Daniel Ortega et l’opposition sont tombés d’accord, lundi 28 mai, pour reprendre leur dialogue en échange d’une levée partielle des barrages routiers. Lundi, de violents affrontements entre les manifestants antigouvernementaux et les forces anti-émeutes se sont déroulés autour de l’École d’ingénieurs de Managua. Ces violences ont fait une vingtaine de blessés.

La répression de la police est qualifiée d’« impitoyable » par La Prensa. Le journal soutient que l’une de ses journalistes en a été victime. Autre cas, celui de cette consœur de l’agence de presse espagnole EFE : le journal salvadorien El Mundo écrit que la reporter a dû se réfugier avec un photographe derrière un véhicule, vers lequel des policiers se sont mis à tirer des balles en caoutchouc et des billes, alors qu’elle s’était plusieurs fois clairement identifiée comme journaliste.

« Escadrons de la mort »

Pour La Prensa, le gouvernement Ortega n’a « rien à envier » à la dictature des Somoza. Le quotidien nicaraguayen soutient qu’il a lui aussi recours à « des escadrons de la mort », qui « bénéficient du soutien technique d’individus sans scrupules, agissant dans les médias officiels et sur les réseaux sociaux du gouvernement ».

Leur objectif : « diffamer et menacer la vie des personnes ». Pour l’éditorialiste de Confidencial, « le changement est inévitable » désormais au Nicaragua, reste à savoir quand il interviendra. En tout cas, « les tactiques normalement utilisées par Ortega et Murillo ont déjà été épuisées ».

États-Unis : les labos complices de l’accoutumance aux opioïdes ?

Aux États-Unis, le New York Times révèle le contenu d’un rapport du ministère de la Justice. Ce dernier met en cause le groupe Purdue Pharma, qui produit le tristement célèbre OxyContin, dont le principe actif est un opiacé de synthèse appelé oxycodone.

L’abus de ce type de médicaments sur ordonnance est à l’origine d’une crise sanitaire aux États-Unis. Plus de 200 000 personnes sont mortes d’overdoses ces 20 dernières années, le visage le plus connu étant celui du chanteur Prince. Purdue Pharma a longtemps affirmé, pour sa défense, « qu’il n’était pas au courant » des dérives autour de ce produit développé, à l’origine pour soulager les malades du cancer en phase terminale.

Dans le rapport que s’est procuré le New York Times, les procureurs fédéraux indiquent pourtant que Purdue Pharma était bien au courant de dérives « importantes » autour de l’utilisation d’OxyContin, dès 1996, et aurait dissimulé cette information. « Les représentants de l’entreprise avaient reçu des rapports indiquant que les pilules étaient écrasées et reniflées, volées dans les pharmacies et que certains médecins étaient accusés de vendre des ordonnances ». Les dirigeants de l’entreprise ont soutenu, eux, devant le Congrès n’avoir appris l’existence de ces problèmes que début 2000.

Impact sur les services d’urgence

Le fabricant a en tout cas continué de commercialiser le médicament. Pire, il utilisait comme argument de vente, le fait que ce produit créait « moins d’accoutumance que les autres », dénoncent les procureurs dès 2006. Ces derniers recommandent alors des poursuites à l’encontre de trois cadres supérieurs du groupe, notamment pour « complot en vue de tromper les États-Unis ». Des recommandations non suivies par le gouvernement Bush à l’époque.

Cette crise sanitaire a un impact sur les services d’urgence aux États-Unis, devenus « la ligne de front de la crise des opiacés » explique The Inquirer. « C’est là que les médecins doivent décider s’il faut prescrire [ce type de] médicaments », au risque de « déclencher ou d’alimenter une dépendance ». « C’est aussi là que les médecins ont accès aux patients déjà toxicomanes ».

Le quotidien assure que ces praticiens ont changé leur manière de travailler. « La prescription d’opioïdes a chuté en moyenne de 37 % entre 2011 et 2016 dans huit hôpitaux régionaux », dont les médecins se réunissent régulièrement au sein d’un groupe de travail pour lutter contre ces addictions.

Des opioïdes retrouvés dans les moules

Au Canada aussi les opioïdes font des ravages. « 2923 décès, rien qu’entre janvier et septembre 2017 », rappelle The National. Cette catastrophe sanitaire en Amérique du Nord se retrouve jusque dans les moules qui se pêchent dans la baie de Seattle ! « Les moules agissent comme des filtres d’eau de mer », écrit le journal canadien. « Des agents polluants peuvent donc s’accumuler dans leurs tissus », ce qui en fait de bons indicateurs du niveau de consommation de certains médicaments.

Selon les chercheurs américains qui ont mené l’étude, on y trouve des traces « d’antibiotiques, d’antidépresseurs (...) et aussi de l’oxycodone », sur trois des 18 sites testés. « Il semble que les prescriptions d’opioïdes soient désormais suffisamment élevées pour arriver dans la mer, au moins à proximité des zones très urbanisées », explique le chercheur, « à travers les rejets des stations d’épuration ».

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