Violence et insécurité au Mexique: comment les citoyens s'organisent
Au Mexique, les habitants, qui sont chaque jour davantage confrontés à la violence, vivent dans une insécurité permanente. Les Mexicains ont développé des applications pour prévenir ou combattre cette insécurité.
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de notre correspondant à Mexico,
Et ces applications sont même toujours plus nombreuses. Elles doivent permettre aux utilisateurs de smartphones de se mettre rapidement en contact avec leurs proches ou avec les autorités, en cas de danger. Un exemple très récent, en relation avec les féminicides: une ONG vient de présenter une application gratuite qui doit permettre aux femmes de pouvoir réagir instantanément, via leur téléphone portable, en cas d’agression.
Il existe déjà des applications pour prévenir la violence contre les femmes. Notamment celle de la mairie de Mexico, qui dispose d’un bouton de panique relié directement à la police. Mais cette nouvelle application, nommée Cguras (pour seguras), a l’avantage d’être beaucoup plus réactive, dans la mesure où il n’y a pas besoin d’allumer l’écran de son smartphone. Et c’est là tout l’intérêt.
Il suffit tout simplement d’agiter fortement le téléphone pour qu’il envoie un message d’alarme à cinq contacts préalablement sélectionnés. Grâce à une géolocalisation, ceux-ci connaîtront en temps réel le lieu exact où se trouve la propriétaire du téléphone. Et à partir de là, ils pourront lui venir en aide ou aviser la police.
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Aussi des applications pour lutter contre les délits comme les vols ou même les kidnappings
L’insécurité est telle qu’elle a stimulé le développement d’applications de localisation de personnes, très utiles en cas d’enlèvement, ou même de tremblement de terre. Elles sont pourvues d’un bouton de panique pour activer les alarmes et de cartes de la délinquance et des zones à risque.
De son côté, la Commission nationale de sécurité a lancé une application contre le vol de voitures. Un délit très fréquent au Mexique, où dix véhicules sont volés toutes les heures. Avec ChecAuto, il est désormais possible aux particuliers de photographier une plaque ou d’introduire le numéro d’immatriculation pour savoir si c’est une voiture volée. Et si c’est le cas, d’avertir les autorités.
Recours aussi aux réseaux sociaux ou aux messageries
Effectivement, c’est une solution qu’ont adoptée les habitants de certains quartiers qui en ont assez d’être victimes de vol, d’attaques à main armée, ou même d’enlèvement. Ils recourent en général à WhatsApp, qui leur permet de former un groupe, dont les membres s’avertissent en cas de danger.
Si, par exemple, il s’avère que quelqu’un est entré dans une maison par effraction, des dizaines d’habitants peuvent être sur place en quelques minutes pour tenter d’intercepter les délinquants, en attendant l’arrivée - éventuelle - de la police. C’est efficace et en plus, les messageries instantanées se sont converties en instruments d’organisation sociale qui sont très utiles !
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