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Brésil

Brésil: l'avocat de Dilma Rousseff garde confiance

Le procès de Dilma Rousseff continue à Brasilia. La présidente brésilienne, qui risque la destitution, devrait se défendre elle-même lundi devant le Sénat, après la séance consacrée à l'audition des témoins de la défense.

Jose Eduardo Cardozo, avocat de Dilma Rousseff, au Sénat brésilien, le 6 juillet 2016.
Jose Eduardo Cardozo, avocat de Dilma Rousseff, au Sénat brésilien, le 6 juillet 2016. EVARISTO SA / AFP
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Parmi les personnalités appelées à témoigner en faveur de la présidente Dilma Rousseff figurent deux anciens ministres, dont celui de l'Economie, ainsi que des experts en droit et en économie. Le premier, Nelson Barbosa, a défendu son ancienne patronne pendant près de huit heures : « Il n'y a rien d'illégal », a-t-il affirmé devant le Sénat qui instruit le procès, dans les pratiques budgétaires pour lesquelles elle est poursuivie. « Vous ne pouvez pas agir rétroactivement avec une nouvelle interprétation de la loi. »

Faux, a rétorqué le sénateur Aécio Neves, président du parti social-démocrate PSDB et favorable à la destitution. L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2014 a estimé que Dilma Rousseff portait une responsabilité pour la crise économique dans laquelle se trouve actuellement le pays et il a reproché au gouvernement de Dilma Rousseff de ne pas vouloir admettre des erreurs commises.

« Il n'y a jamais eu le moindre mea culpa, la moindre reconnaissance de votre part, de votre gouvernement, pour ce qui se passe actuellement au Brésil, a fustigé Aécio Neves. Vous ne faîtes aucun lien entre votre politique économique et la situation dans le pays. Nous comptons aujourd'hui 12 millions de chômeurs, 5 millions de plus par rapport à 2013. Tous les jours, 400 entreprises en moyenne déclarent faillite. Au cours des derniers douze mois, les salariés brésiliens ont perdu 50% de leur revenu. Le budget pour l'alimentation a augmenté de 15%. Et en vous écoutant, il n'y a donc aucune relation entre vos choix économiques et le fait que pour 8 millions de Brésiliens l'ascenseur social ne fait que descendre. Un demi-million de Brésiliens sont obligés d'annuler leur mutuelle de santé privée. Et ce ne sont que les données les plus connues. »

Quoi qu'il en soit, l'issue du procès en destitution de la présidente du Brésil ne semble plus faire de doute. Contrairement aux auditions de vendredi et de jeudi, l’ambiance aujourd’hui est plutôt calme, pas d’échanges d’insultes comme c’était le cas jusqu’à présent. La session devait se terminer samedi soir. Mais il est fort à parier que les tractations en coulisses se poursuivront. Avec une agitation particulière du côté du Parti des travailleurs qui a besoin de 28 voix pour sauver Dilma Rousseff. Pour l’instant, il en manque 7, sachant que 10 sénateurs sur les « quatre-vingt-un » au total n’ont pas encore fait connaître leur choix.

La défense de Dilma Rousseff

Dilma Rousseff doit se défendre personnellement, lundi, devant le Sénat, et José Eduardo Cardozo, qui est son avocat, reste malgré tout confiant : « La présidente va faire une intervention en tant que chef d'Etat. Elle n'a besoin d'aucune préparation spécifique. Elle a les moyens d'aborder cette intervention avec dignité et de montrer que les accusations sont injustes. Bien entendu, je lui donne toutes les informations nécessaires sur le procès, mais elle n'a besoin de personne pour se préparer. »

« Si le procès est équitable, et s'il tient compte de toutes les preuves qu'il y a dans le dossier, il n'y a aucun doute qu'elle sera acquittée, a-t-il ajouté. Les témoins hier ont été un désastre pour l’accusation, un véritable désastre. Bien sûr que si nous perdons, nous irons partout, devant toutes les instances où nous pouvons renverser la décision.
Nous pouvons aller à la Cour suprême, aux tribunaux internationaux, nous irons vers tous ceux qui peuvent assurer renverser le droit bafoué. 
»

On s'attend à ce que Dilma Rousseff s'adresse surtout à la nation, pour défendre son image, ainsi que le bilan de son gouvernement. Elle sera accompagnée aussi par l'ancien président Lula, son mentor, lui-même inculpé pour tentative d'entrave à la justice, corruption passive et blanchiment d'argent, dans le scandale de corruption qui touche la compagnie pétrolière publique Petrobras.

Le procès en destitution, dernier acte de la chute de Dilma Rousseff

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