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Cuba

A Cuba, la mort du dissident Wilman Villar Mendoz «était évitable» selon l'opposition

Un opposant cubain emprisonné, Wilman Villar Mendoza, est mort à Santiago, dans l'est de l'île de Cuba, des suites d'une grève de la faim de 56 jours. L'opposition cubaine dénonce la sévérité de ses conditions de détention et la tension constante exercée sur les opposants dans le pays.

Signature à La Havane à Cuba du livre de condoléances à la mémoire de  Wilman Villar Mendoza, mort le 19 janvier 2012.
Signature à La Havane à Cuba du livre de condoléances à la mémoire de Wilman Villar Mendoza, mort le 19 janvier 2012. REUTERS/Desmond Boylan
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Le 25 novembre, Wilman Villar Mendoza, âgé de 32 ans avait décidé de cesser de s’alimenter pour protester contre son arrestation quelques jours auparavant et sa condamnation à quatre ans de prison. Les autorités cubaines estimaient qu’il avait enfreint la loi en participant à une manifestation pacifiste interdite organisée par le mouvement dissident Union Patriotica Cubana, à Contramaestre. Vendredi dernier, il avait été admis à l’hôpital de Santiago de Cuba. Trop tard puisqu’il est tombé rapidement dans le coma. Les autorités cubaines ont affirmé à la famille de Wilman Villar Mendoza qu’il avait été victime d’une septicémie consécutive à une pneumonie.

Mais l’opposition range cette issue fatale dans la catégorie des « assassinats politiques ». En effet, selon Elizardo Sanchez qui dirige la Commission cubaine des droits de l’homme, un organisme illégal mais toléré par les autorités, Wilman Villar a été admis à l’hopital alors qu’il était déjà dans un état critique. « Le gouvernement porte l’entière responsabilité morale, politique et juridique de la mort de Wilman Villar », affirme Elizardo Sanchez qui insiste : « cette mort était évitable ».

La mort de ce dissident renvoie à un autre décès : celui d’Orlando Zapata, qui a lui aussi succombé à une grève de la faim en février 2010. Il protestait contre les conditions de détention des opposants. Sa mort ainsi que la grève de la faim d’un autre dissident, Guillermo Farinas, avait mis le gouvernement cubain sous pression. Après avoir négocié avec l’Eglise catholique cubaine et surtout son chef, le cardinal Jaime Ortega, il avait accepté de relâcher 52 prisonniers d’opinion avec néanmoins une contrainte et pas des moindres : que ces prisonniers acceptent de s’exiler en Espagne, ce qu’ils ont fait dans leur grande majorité, à quelques exceptions près.

Ces libérations ne sont toutefois pas le signe d’une réelle libéralisation du régime cubain. Toujours selon la Commission cubaine des droits de l’homme, en 2011 les autorités cubaines ont interpellé deux fois plus de dissidents cubains que l’année précédente. Certes des arrestations de quelques jours voire de quelques heures, mais cela reste un moyen efficace pour mettre la pression sur l’opposition.

Dans les prisons cubaines, on vous laisse mourir. Moi même j'ai fait 24 jours de grève de la faim et pendant ces 24 jours, l'armée n'est même pas venue pour voir si ça allait. Après 21 jours, ils ont fait venir un médecin pour voir si je pouvais encore tenir... Ce sont eux-mêmes qui me l'ont expliqué.

00:41

Fabio Prieto Llorente, ex-prisonnier politique

Aida Palau

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