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Nestor Kirchner, l'ancien président de l'Argentine, est mort

L'ancien président argentin Nestor Kirchner est mort subitement d'une crise cardiaque. Il avait 60 ans. M. Kirchner avait été hospitalisé d'urgence ce mercredi 27 octobre 2010 dans son bastion d'El Calafate, en Patagonie, où il se reposait en compagnie de sa femme, l'actuelle présidente Cristina Kirchner. Député, président du parti péroniste au pouvoir et secrétaire général de l'Unasur, l'Union des nations d'Amérique du Sud, Nestor Kirchner avait subi en septembre une intervention pour déboucher une artère, ce qui avait fait planer le doute sur sa candidature présidentielle prévue en 2011.

Décédé à l'âge de 60 ans, l'ex-président de l'Argentine, Nestor Kirchner.
Décédé à l'âge de 60 ans, l'ex-président de l'Argentine, Nestor Kirchner. wikipedia
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Nestor Kirchner était un parfait inconnu en janvier 2003, lorsqu'il est devenu candidatat péroniste aux élections présidentielles. L'Argentine traversait alors une des périodes les plus difficiles de son histoire, quelques mois après la cessation de paiement de sa dette publique, l'effondrement de sa monnaie et le basculement dans la pauvreté d'une grande partie de ses habitants.

« Je suis ému et triste, je ressens une douleur, de l'amour et de l'affection. »

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Mario Oporto ministre argentin de la Culture et de l'Education de la province de Buenos Aires

Elu avec seulement 22% des voix, après que son rival, l'ancien président Carlos Menem eut renoncé à se présenter au deuxième tour, l'inconnu aux allures de pingouin est vite devenu un président populaire. Il a su profiter de la faiblesse de la monnaie et de la demande croissante des matières premières dans le monde pour multiplier les exportations et atteindre des taux de croissance spectaculaires qui ont rapidement amélioré la situation de la population.

Il s'est aussi montré déterminé à placer au centre de sa politique la question des droits de l'homme, annulant les lois d'amnistie et poussant devant les tribunaux les anciens dictateurs des années 1970. Deux facteurs qui lui ont permis de faire élire triomphalement son épouse, Cristina Fernandez, à la présidence en 2007, malgré les critiques de ceux qui lui reprochaient une excessive concentration de pouvoirs.

Peu attiré par la politique étrangère, Nestor Kirchner était pourtant devenu secrétaire général de l'Union sud-américaine, en attendant un éventuel retour à la présidence aux élections prévues en 2011. Le destin en a voulu autrement et sa veuve devra faire face seule à l'isolement croissant d'un pouvoir symbolisé par la lettre K.

Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland

La mort du secrétaire général de l'UNASUR, Nestor Kirchner a provoqué une immense émotion en Amérique latine, et en particulier au Venezuela où ont été déclarés trois jours de deuil. Hugo Chavez devrait se rendre aux obsèques de l'ancien président argentin, qui fut le premier soutien de sa politique anti-libérale en Amérique du sud.

Toute la journée d'hier, les chaines publiques vénézuéliennes ont retransmis les longs hommages de plusieurs minutes du président Hugo Chavez. Un président visiblement ému, déjà esseulé par la presque retraite de son ami brésilien Lula da Silva.

Avec la disparition brutale de Nestor Kirchner, une page se tourne en Amérique latine pour le président vénézuélien. En 2003, Au lendemain de l'élection de Kirchner en Argentine, à peine sortie d'une terrible crise sociale et politique, l'axe Caracas-Buenos Aires allait devenir la pierre angulaire d'un nouveau virage à gauche sur tout le continent, après 20 ou 30 ans de politiques néo-libérales. A l'image du sommet des amériques de Mar del Plata en 2005, qui avait sonné le glas des projets de libre-échange dans la région, comme l'a rappelé hier Hugo Chavez :

« Ca a été vraiment une époque de renaissance. Je me souviens d'un Nestor immense qui s'est imposé à nous, là-bas à Mar de Plata, juste devant Bush… Nestor Kirchner représentait à lui tout seul la volonté ferme, celle de proposer un autre avenir, un autre monde meilleur, pour l'unité de l'Amérique latine. Il a été un grand défenseur de la patrie argentine, de l'intégration sud-américaine ».

L'axe Caracas Buenos-Aires a encore quelques belles heures devant lui, Hugo Chavez sait qu'il peut compter sur le soutien de Christina Kirchner, la présidente argentine jusqu'en 2011. « Avec la mort de Nestor, un rempart est tombé », a néanmoins déploré Hugo Chavez, inquiet peut-être d'un avenir politique dans la région, moins favorable à son camp.

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