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Le décollage du vaisseau Starliner de Boeing reporté

Le décollage du vaisseau Starliner de Boeing, qui devait pour la première fois transporter des astronautes de la Nasa vers la Station spatiale internationale, a été annulé lundi environ deux heures avant l'heure prévue du lancement, à cause d'un problème technique.

Le vaisseau Starliner de Boeing, à la tête d'une fusée Atlas V sur son pas de tir, le 4 mai 2024 à Cap Canaveral.
Le vaisseau Starliner de Boeing, à la tête d'une fusée Atlas V sur son pas de tir, le 4 mai 2024 à Cap Canaveral. REUTERS - Steve Nesius
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Faux départ pour Starliner. Peu avant le décollage, prévu à 22h34 (heure locale) lundi 6 mai depuis la base de Cap Canaveral en Floride, une anomalie a été identifiée sur une valve de la fusée Atlas V qui devait propulser la capsule en orbite, a annoncé le constructeur du lanceur, le groupe ULA. « La priorité de la Nasa est la sécurité », a immédiatement réagi le patron de l'agence spatiale américaine, Bill Nelson. Le décollage aura lieu « quand nous serons prêts », a-t-il écrit sur X. 

Les préparatifs s'étaient dans un premier temps passés sans problème: les astronautes américains Butch Wilmore et Suni Williams étaient installés dans leurs sièges, la fusée avait été remplie de carburant, et la météo était idéale. Une nouvelle tentative de décollage peut théoriquement avoir lieu mardi, ainsi que vendredi et samedi, mais aucune nouvelle date n'a été annoncée dans l'immédiat.

Boeing et la Nasa ont besoin d'un succès

Boeing joue gros sur cette ultime mission test, qui doit lui permettre de rejoindre le club très privé des vaisseaux spatiaux ayant transporté des êtres humains. Le géant de l'industrie aérospatiale doit démontrer que son véhicule est sûr avant de commencer les missions régulières vers la Station spatiale (ISS) - avec quatre ans de retard sur SpaceX.

La réussite de cette mission serait donc plus que bienvenue pour Boeing, dans la tourmente pour des problèmes de sécurité sur ses avions, et dont le programme de développement de Starliner s'est transformé en saga marquée par les mauvaises surprises et les contretemps. 

Pour la Nasa, qui a commandé ce véhicule il y a dix ans, l'enjeu est tout aussi grand : avoir un deuxième véhicule en plus de celui de SpaceX pour transporter les astronautes américains « est très important », a souligné Dana Weigel, chargée du programme de l'ISS. Cette capacité permettra de mieux répondre à « différents scénarios » d'urgence, par exemple en cas de problème sur l'un des vaisseaux, a-t-elle expliqué.

Elon Musk fanfaronne

Seule une poignée de vaisseaux américains ont transporté des astronautes par le passé. La capsule Dragon de SpaceX a rejoint cette liste en 2020, succédant aux mythiques programmes Mercury, Gemini, Apollo et des navettes spatiales. Après l'arrêt de ces dernières en 2011, les astronautes de la Nasa ont dû voyager à bord des vaisseaux russes Soyouz. C'est pour mettre fin à cette dépendance qu'en 2014, l'agence spatiale américaine avait passé un contrat avec Boeing et SpaceX pour le développement de nouveaux taxis spatiaux.

La Nasa pense alors que Boeing aboutira plus vite, et lui confie 4,2 milliards de dollars. Space X de son côté, obtient beaucoup moins : environ 2,6 milliards. Mais c'est bien elle qui va dépasser de loin son concurrent. Elle réussit à envoyer des astronautes vers la station spatiale internationale, dès 2020. Alors que dans le même temps Boeing cumule les problèmes : en 2019, lors du premier vol test, sans aucun passager, sa capsule n'arrive pas à atteindre la station spatiale, car l'ordinateur de bord ne fonctionne pas correctement. L'entreprise découvrira ensuite des soupapes défectueuses, puis, lors d'un autre vol, des problèmes de parachutes. Le vaisseau vide avait finalement réussi à atteindre l'ISS en mai 2022.

Boeing avait ensuite espéré pouvoir réaliser le premier vol habité la même année. Mais des problèmes découverts tardivement, notamment sur les parachutes freinant la capsule lors de son retour dans l'atmosphère, ont de nouveau engendré des retards. « Beaucoup trop de responsables ne sont pas des techniciens chez Boeing », avait taclé le patron de SpaceX, Elon Musk, peu avant le départ prévu ce lundi.

Après la mise à la retraite de l'ISS en 2030, les deux vaisseaux pourraient servir à acheminer des humains vers de futures stations spatiales privées, que plusieurs entreprises américaines prévoient déjà de construire.

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