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Présidentielle au Panama: facile victoire du candidat conservateur José Raul Mulino

Le candidat conservateur, l'avocat de 64 ans José Raul Mulino, favori des sondages et remplaçant de l'ex-président Ricardo Martinelli, condamné pour blanchiment et réfugié à l'ambassade du Nicaragua, a largement remporté, ce dimanche 5 mai, la présidentielle au Panama.

Au Panama, même s'il n'était entré dans la course qu'en février 2024, José Raul Mulino (notre photo), juriste et plusieurs fois ministre, faisait figure de favori. Ce que n'a pas démenti le verdict des urnes.
Au Panama, même s'il n'était entré dans la course qu'en février 2024, José Raul Mulino (notre photo), juriste et plusieurs fois ministre, faisait figure de favori. Ce que n'a pas démenti le verdict des urnes. AP - Matias Delacroix
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Avec notre correspondant à Panama, Grégoire Pourtier

Même s'il n'était entré dans la course qu'en février 2024, José Raul Mulino, juriste et plusieurs fois ministre, faisait figure de favori. En effet, il avait remplacé à ce moment-là au pied levé le populaire Ricardo Martinelli, un ancien président de droite qui avait dû jeter l'éponge suite à une condamnation pour blanchiment d'argent.

Un simple prête-nom ?

Le nouveau chef de l'État, qui prendra ses fonctions le 1er juillet 2024, apparaît ainsi comme un prête-nom de Ricardo Martinelli, et il n'aura pas la tâche facile puisqu'il n'aura pas la majorité dans une Assemblée nationale très divisée. D'autant plus qu'il n'a pas, selon ses propres dires, le charisme de Ricardo Martinelli. José Raul Mulino l'a d'ailleurs reconnu dimanche soir, il n'est pas très drôle, il est là pour travailler.

Finalement élu confortablement pour cinq ans, avec environ une dizaine de points d'avance sur son premier poursuivant, l'indépendant Ricardo Lombana, qui a reconnu sa défaite, José Raul Mulino n'a pas tardé à interpeller son mentor : « À Ricardo Martinelli, mon ami. Mission accomplie Ricardo ! ». Il qualifiera les nombreuses poursuites judiciaires contre Martinelli de « persécutions politiques », à voir donc le sort qui lui sera réservé.

Mais avec la crise financière et les tensions sociales de plus en plus vives que subit le Panama, le président nouvellement élu promet surtout de relancer l'économie : « Un gouvernement favorable à l'investissement, aux entreprises privées ; nous ne pouvons pas oublier ceux qui ont faim, ceux qui veulent un emploi… »

Reste que José Raul Mulino n'aura pas la majorité à l'Assemblée nationale, les législatives se tenant aussi ce dimanche ayant donné des résultats beaucoup plus contrastés, avec notamment une poussée des indépendants.

Présidentielle réussie, mais législatives ratés

En revanche, lors des législatives qui se tenaient aussi ce dimanche, le Panama a connu un véritable renouveau, car le parti de Mulino ne comptera que 12 députés sur 71, deux fois moins que les élus en « candidature libre ». Ces indépendants, qui ne soutenaient officiellement personne lors de la présidentielle, veulent en finir avec les vieilles méthodes et auront cinq ans pour faire leurs preuves.

Sur les 60 députés qui visaient une réélection, 51 ont été battus. Pour le parti au pouvoir lors de la mandature qui s'achève, cela a été une déroute, mais ce n'est pas pour autant le parti du nouveau président qui en a le plus profité. Ce sont en effet les indépendants qui font une entrée en force au Parlement, dont ils occuperont plus d'un tiers des sièges.

19 sont réunis sous la bannière « Vamos por Panama », coalition dirigée par les jeunes Diego Vasquez et Gabriel Silva, qui disent vouloir en finir avec « la corruption et l'improvisation », en renouvelant une classe politique qui se partage le pouvoir depuis 35 ans. D'ailleurs, fidèles à leur promesse après leur élection à l'Assemblée en 2019, les deux n'étaient pas candidats cette fois-ci. C'est donc de l'extérieur qu'ils vont essayer de peser sur la politique du pays. Les sujets de prédilection de Vamos por Panama sont ceux qui touchent le quotidien des gens, le coût de la vie, l'éducation, la santé, la sécurité.

Mais ces députés venus d'horizons différents vont devoir être solidaires pour faire face à l'expérience des vieux partis traditionnels, désormais minoritaires, mais dont on dit déjà qu'ils pourraient s'allier pour rester à la manœuvre.

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