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Brésil: course contre la montre pour secourir les victimes des inondations dans le sud

Au Brésil, la situation est toujours aussi désastreuse dans la ville et les environs de Porto Alegre, dans le sud du pays. Des inondations soudaines et massives ont provoqué la mort d’au moins 78 personnes, et entraîné l’évacuation de 15 000 habitants. 105 personnes sont aussi portées disparues. C’est désormais une course contre la montre qui est engagée pour faire face à la montée des eaux.

Vue aérienne des inondations à Porto Alegre, au Brésil, le 4 mai 2024.
Vue aérienne des inondations à Porto Alegre, au Brésil, le 4 mai 2024. AP - Carlos Macedo
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Les précipitations commencent à faiblir, mais les eaux, elles, continuent de monter. Le fleuve Guaiba qui traverse Porto Alegre a atteint le niveau record de 5 mètres. Du jamais-vu dans la ville brésilienne où réside plus de 1,5 million de personnes.

Le centre de la ville est totalement inondé avec des conséquences toujours plus dramatiques. Outre les personnes évacuées, plus d’un million de foyers est privé d’eau et l’ampleur des dégâts est pour l’instant incalculable de l’aveu même des autorités.

À présent, celles-ci craignent la possibilité de glissements de terrain et s’inquiètent d’un possible problème de ravitaillement pour les populations sinistrées. La ville de Porto Alegre est partiellement coupée du reste du pays, les liaisons de bus sont interrompues et l’aéroport a dû être fermé. Selon un climatologue cité par l’Agence France-Presse, ces pluies diluviennes sont provoquées par « un cocktail désastreux » mêlant le phénomène El Niño aux changements climatiques.

Près de 17 000 personnes ont été accueillies dans des abris mis en place par les pouvoirs publics. Liselena Erling Severo est psychologue à Porto Alegre. Elle s’est rendue dans l'un de ces abris ce samedi. Elle y a rencontré « beaucoup de personnes désorientées et très angoissées parce qu'elles n'avaient pas de nouvelles de leurs proches », explique-t-elle à RFI. La psychologue a par exemple échangé avec « une mère dont le bébé avait sept jours, sans nouvelles de son mari ». Dans ce refuge, relate Liselena Erling Severo, « des agents de la police civile tentaient de recenser les personnes rescapées ou disparues. Ils demandaient à chaque personne leur nom et le nombre de personnes dans leur famille. »

Plus de 3 000 militaires, pompiers et secouristes sont mobilisés pour le sauvetage d'habitants en plein désarroi. Des militaires mettent sur pied des hôpitaux de campagne, car des centaines de patients ont dû être évacués des centres médicaux.

Lula venu ce dimanche dans la région

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a visité dimanche cet État agricole d'environ 11 millions d'habitants, l'un des plus dynamiques et riches du Brésil, pour la deuxième fois en quelques jours.

Face au gouverneur, qui avait appelé la veille à un « plan Marshall », Lula a promis que le gouvernement fédéral allait « accélérer la mise à disposition de tous les moyens nécessaires » pour la reconstruction.

« Notre État est une zone de guerre et il faudra mettre en place un traitement aussi pour l'après-guerre », a averti le gouverneur Eduardo Leite lors d'une conférence de presse aux côtés du président et de plusieurs ministres.

Le pape François a dit dimanche « prier pour les habitants » de l'État. « Le Seigneur porte les défunts dans son cœur, il réconforte leurs familles et ceux qui ont dû quitter leur maison », a déclaré le souverain pontife.

Le Rio Grande do Sul a déjà été touché à plusieurs reprises par des intempéries meurtrières, notamment en septembre, quand 31 personnes avaient péri après le passage d'un cyclone dévastateur.

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Les inondations touchent durement l'économie de l'État du Rio Grande do Sul

Le Rio Grande do Sul est l’un des États les plus prospères du Brésil. Il pèse un cinquième du PIB du pays. C’est d’abord une puissance agricole : il est le premier producteur de riz du pays. Une partie de la production a été inondée, souligne notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard.

La récolte de soja a en revanche pu être effectuée avant le déluge de ces derniers jours. Mais les producteurs de volaille et de viande craignent les conséquences de ces intempéries. Les prix vont augmenter.

Cette région proche de l’Argentine est également le siège de plusieurs grands groupes industriels. Certains ont décidé de suspendre leur production. C’est le cas du fabricant d’acier Gerdau, du constructeur d’autobus Marcopolo ou encore du fabricant de remorques Randon.

Mais ce sont surtout les transports qui ont été désorganisés. Un barrage a cédé près de la région viticole de Bento Gonçalves. Certains ponts et des routes se sont littéralement effondrés, ce qui complique non seulement l’acheminement des secours, mais aussi des vivres. Les clients se ruent sur les supermarchés pour faire des provisions, mais certains produits ne sont plus disponibles.

Face aux risques de pénurie, le maire de Porto Alegre, Sebastiao Melo, a appelé la population à rationner l'eau après la fermeture forcée de quatre des six usines de traitement des eaux de la ville.

 

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