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Allemagne: les migrants vénézuéliens sont-ils devenus persona non grata?

En Allemagne ces dernières semaines des expulsions de Vénézuéliens, demandeurs d’asile déboutés, inquiètent les associations d’aide aux migrants. Dernier cas en date, qui a beaucoup ému les organisations de défense des droits : l'expulsion d'une famille avec trois enfants mineurs

Un car de migrants vénézuéliens partant d'El Paso au Texas pour aller vers New York, le 2 septembre 2022.
Un car de migrants vénézuéliens partant d'El Paso au Texas pour aller vers New York, le 2 septembre 2022. © PAUL RATJE / REUTERS
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avec notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle

Pour mémoire, la crise économico-politique dans le pays caribéen a poussé quelque 8 millions de Vénézuéliens à partir. Ils seraient plus de 500 000 en Europe.

Longtemps paralysées en raison de la grave crise humanitaire au Venezuela, les expulsions de Vénézuéliens ont repris l’an dernier en Allemagne. C'est ainsi que fin février dernier, en pleine nuit, des membres des forces de l’ordre se sont présentés au domicile d'une famille et ont laissé une heure aux cinq personnes pour faire leurs valises. Leur demande d’asile venait d’être refusée.

En réaction, une quinzaine d’organisations d’aide aux migrants ont écrit un communiqué destiné aux autorités allemandes pour demander l’arrêt des expulsions de Vénézuéliens, en argumentant que leur pays n’est pas suffisamment sûr pour les renvoyer.

Les expulsions ont repris en fin d’année dernière. Pour l’instant à peine une quinzaine de personnes a été renvoyée, sur quelque 4000 demandeurs d’asile et environ 11 000 Vénézuéliens qui vivraient en Allemagne.

 

La perception du Venezuela en question

La situation dans ce pays qui a connu une inflation à 6 chiffres, des taux d’insécurité extrêmement élevés, où les autorités ont réprimé des manifestations dans la violence, s'est-elle améliorée ?

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Vu d’Europe il semblerait que cela soit le cas, pour les autorités politiques en tout cas. Et c’est ce que contestent ces associations d’aide aux Vénézuéliens, en répondant que c’est toujours un pays où l’on est poursuivi pour ses idées ou pour son orientation sexuelle par exemple. Et où les personnes expulsées après s’être vu refuser une demande d’asile, vont être considérées comme des traîtres à la patrie.

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Et il y a aussi un contexte favorable du côté de l’Allemagne, comme nous l'explique Julian Ferrín, de l’association ProVenezuela Alemania : « le gouvernement actuel, la coalition dirigée par le chancelier Olaf Scholz, a approuvé une loi l'année dernière pour augmenter le nombre de déportations, cédant à la pression de l'extrême-droite, de l'AfD, qui ont un discours ouvertement xénophobe. »

Dans ce contexte, on peut certainement s’attendre à ce que les expulsions aillent en augmentant, pour ce qui est de l’Allemagne. Du côté des États-Unis par exemple, ennemi public numéro 1 à Caracas, le gouvernement vénézuélien a décidé de refuser les vols d’expulsion de ses propres citoyens venant du territoire américain, en réaction aux sanctions imposées par Washington.

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