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Argentine: journée de mobilisation en défense de l’université publique

Des manifestations sont prévues à Buenos Aires et à travers tout le pays ce mardi à l’appel des recteurs de 73 universités et des syndicats enseignants et étudiants. En raison du « choc d’austérité » décrété par le président Javier Milei, les universités doivent fonctionner avec le budget de l’année 2023, en dépit d’une inflation annuelle à plus de 288%... 

Ce 23 avril 2024, c'est une journée de mobilisation pour la défense de l'université publique. Sur la photo, devant l'école de médecine, une banderole : «Ton futur est en danger ; la faculté de médecine se défend».
Ce 23 avril 2024, c'est une journée de mobilisation pour la défense de l'université publique. Sur la photo, devant l'école de médecine, une banderole : «Ton futur est en danger ; la faculté de médecine se défend». REUTERS - Agustin Marcarian
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de notre correspondant à Buenos Aires,

En valeur réelle, le budget 2024 des universités publiques en Argentine correspond au quart de celui qu’elles avaient l’an passé. Moins de ressources donc, mais aussi plus de coût ! Depuis que le gouvernement de Javier Milei a dérégulé les prix de l’électricité, certains établissements ont vu le montant de leur facture multiplié par 3, par 4 et même parfois par 5. 

Pendant que certaines universités font des économies sur le papier toilette ou les frais de ménage comme à Quilmes, d’autres comme la faculté de médecine de l’université de Buenos Aires ont décidé d’arrêter d’éclairer les couloirs et de réserver les ascenseurs aux personnes handicapées, et ce dans un bâtiment qui compte de 16 étages.

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La plupart des universités publiques ont averti que dans l’état actuel des choses, leur budget ne permet de couvrir leurs frais de fonctionnement que jusqu’au mois de mai, après quoi elles seront tout simplement obligées de fermer leurs portes.

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Une promesse de hausse du budget insuffisante

L’exécutif a annoncé il y a quelques semaine une augmentation du budget de fonctionnement des universités qui ne s’est pas encore concrétisée et qui a de toute façon été qualifiée de largement insuffisante par les principaux intéressés.

D’une manière générale, cet ajustement budgétaire s’inscrit dans ce que Javier Milei appelle la « bataille culturelle ». Le président ultralibéral argentin se voit comme le fer de lance d’une bataille culturelle contre le féminisme, l’écologisme et l’antiracisme, qui menacent selon lui les valeurs occidentales. Javier Milei considère que l’université publique est un lieu d’endoctrinement et de lavage de cerveau. Mais cette croisade personnelle pourrait lui coûter cher politiquement : l’éducation et l’université publique et gratuite sont une fierté pour beaucoup d’Argentins, et la mobilisation de ce mardi pourrait être l’une des plus importantes depuis son élection, car les mouvements sociaux et les principales centrales syndicales du pays ont annoncé leur participation. 

Cette vignette des défenseurs de l'université publique fleurit depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux.
Cette vignette des défenseurs de l'université publique fleurit depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. © DR

Un contexte social dégradé

Depuis décembre, les Argentins ont perdu plus de 20 % de pouvoir d’achat face à l’inflation. Le choc d’austérité a mis l’économie à l’arrêt, le chômage augmente et la pauvreté explose. Même si Javier Milei conserve un peu moins de 50% d’image positive dans les enquêtes d’opinion, la question qui se pose, c’est combien de temps les Argentins pourront-ils tenir ?

La mobilisation d’aujourd’hui va d’ailleurs ouvrir une séquence de rapport de force entre le gouvernement et la rue, avec une grande manifestation à Buenos Aires le 1er mai, et surtout une grève générale, la deuxième depuis l’élection de Javier Milei, prévue le 9 mai prochain.

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