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Haïti: inquiétudes sécuritaires au Cap-Haïtien face à l'afflux des populations fuyant Port-au-Prince

D'après les derniers chiffres des Nations unies, 100 000 personnes ont quitté la capitale Port-au-Prince pour échapper aux gangs armés. Un scénario catastrophe hante les autorités : celui d'une extension du chaos ailleurs dans le pays. Exemple à Cap-Haïtien, dans le département du Nord, deuxième ville du pays, une localité jusque-là relativement épargnée par les violences.

Vue aérienne de Cap-Haïtien, la deuxième ville d'Haïti, le 5 août 2022.
Vue aérienne de Cap-Haïtien, la deuxième ville d'Haïti, le 5 août 2022. AP - Odelyn Joseph
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Avec nos envoyés spéciaux à Cap-Haïtien, Vincent Souriau et Boris Vichith

C'est un casse-tête qui demande beaucoup de doigté. D’un côté, il ne faut pas stigmatiser les déplacés qui prennent tous les risques pour quitter Port-au-Prince, des familles traumatisées qui ont tout laissé derrière elles du jour au lendemain. De l’autre, il y a ce cordon de sécurité, indispensable pour éviter l’infiltration de profils criminels. La mairie de Cap-Haïtien demande à tous ceux qui arrivent de Port-au-Prince de s’inscrire sur les listes municipales.

Si vous avez l’intention de résider en ville, vous devez décliner votre identité : votre adresse d’origine, vos coordonnées téléphoniques, afin que les autorités aient une trace de votre entrée. La mesure est rassurante sur le papier, mais bien sûr insuffisante. Il suffit de regarder les registres : en deux semaines, à peine plus de quinze personnes se sont présentées en mairie, un chiffre dérisoire au regard du flot de population qui fuit la capitale.Des centaines, voire des milliers d’Haïtiens, rejoignent donc incognito la deuxième ville du pays. Ce qui ne veut pas dire que les gangs se précipitent à Cap-Haïtien : bien souvent, ce sont des civils mal informés qui n’étaient pas au courant de ce processus.

Depuis deux ans, la justice observe quand même un regain, un sursaut de criminalité. Mais le commissaire du gouvernement – l’équivalent du procureur de la République – nous a expliqué sa politique pénale, qui pour l’instant porte ses fruits : tuer dans l’œuf les zones de micro banditisme qui peuvent apparaître dans sa juridiction, en lançant, très tôt, dès que des infractions sérieuses sont signalées, des opérations ciblées de la police.

L’inspecteur divisionnaire Harold Jean, le porte-parole de la police à Cap-Haïtien, insiste sur le rôle crucial des habitants de la région : « De mars avril, la police est intervenue dans plus d'une centaine de cas où les gens nous ont appelés pour nous dire qu'ils ont remarqué des inconnus dans leur communauté ». Avant cela, « dans les deux dernières années, la police a démantelé un ensemble de gangs qui fonctionnait dans les banlieues de Cap-Haïtien et dans d'autres zones du département. Ce qui nous a valu le climat de paix que nous vivons actuellement. » Et la police, continue Harlod Jean, poursuit le démantèlement des gangs.

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