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Argentine: Silvina Batakis, nouvelle ministre de l'Économie après la démission de son prédécesseur

Silvina Batakis a été nommée dimanche 3 juillet pour succéder au ministère de l’Économie à Martín Guzmán, dont la démission avait surpris samedi. La nomination de cette économiste de 53 ans au profil bas est le fruit d’un accord entre le président Alberto Fernández et la vice-présidente Cristina Kirchner qui ne met pas fin aux divisions de la coalition péroniste au pouvoir.

Silvina Batakis, ici en avril 2015 à Buenos Aires.
Silvina Batakis, ici en avril 2015 à Buenos Aires. REUTERS - Handout .
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Le président Alberto Fernandez (centre-gauche) a désigné Silvina Batakis, « une économiste renommée qui a assumé ce rôle dans la province de Buenos Aires entre 2011 et 2015 », a annoncé la porte-parole de la présidence sur son compte Twitter.

Péroniste

Une économiste réputée, mais sans poids politique pour remplacer Martín Guzmán à l’Économie, analyse notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet. Artisan de l’accord conclu en mars dernier avec le FMI et proche du président Alberto Fernández, Martín Guzmán avait démissionné samedi en estimant qu’il n’était plus en mesure d’exercer ses fonctions. Sans le dire, il dénonçait l’impossibilité de mettre en œuvre certaines mesures en raison de la résistance de fonctionnaires liés à la vice-présidente Cristina Kirchner, en guerre ouverte avec le président, mais aussi les atermoiements de ce dernier quand il avait besoin de son appui.

Martín Guzman, salué pour avoir évité à l'Argentine, troisième économie d'Amérique latine, un défaut de paiement, était partisan d'une évolution en douceur vers l'équilibre budgétaire. Mais il était régulièrement mis en cause par l'aile gauche de la coalition gouvernementale « Frente de Todos ».

Coalition divisée

La nomination de Silvina Batakis, ancienne ministre de l’Économie de la province de Buenos Aires, fait suite à un échange téléphonique entre Fernández et Kirchner en fin de journée. Auparavant, au cours de négociations au palais présidentiel, il avait été question d’un large remaniement ministériel, incluant l’entrée au gouvernement de Sergio Massa, le président de la Chambre des députés, en bons termes avec le chef de l’État ainsi qu’avec la vice-présidente.

Batakis devra faire face aux réactions des marchés ce lundi. Outre les engagements vis-à-vis du FMI, qui visent à un retour à l'équilibre budgétaire à l'horizon 2025, elle va être confrontée à une inflation chronique qui a eu raison de son prédécesseur, à 29,3% sur les cinq premiers mois de 2022, et 60,7% sur les douze derniers mois. Mais, sur fond de crise économique, sa nomination met en relief l’ampleur des divisions de la coalition péroniste au pouvoir, dont les deux leaders, Fernández et Kirchner, sont affaiblis.

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