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La révolution cubaine à l’heure des réseaux sociaux, un sujet de préoccupation pour le parti

Le Parti communiste cubain est en congrès jusqu’à ce lundi 19 avril. Un congrès historique qui verra partir à la retraite Raul Castro et arriver au pouvoir une nouvelle génération qui doit affronter de nouveaux défis, parmi lesquels les revendications sur les réseaux sociaux. Depuis l’arrivée de l’internet mobile sur l’île communiste, les voix et les critiques se lèvent et une autre image de Cuba se révèle. Un sujet de préoccupation pour le Parti communiste.

Les autorités cubaines tentent par tous les moyens d’arrêter cette vague de protestations virtuelles (image: dans un cybercafé de La Havane).
Les autorités cubaines tentent par tous les moyens d’arrêter cette vague de protestations virtuelles (image: dans un cybercafé de La Havane). AFP - STR
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« Tu ne vaux rien, Diaz-Canel. Je n’ai pas peur, Diaz-Canel. Je sais la répression, mais je vais rendre cette vidéo virale pour que tout le monde m’écoute et me voie ! » Du jamais vu à Cuba. Cette mère de famille, désespérée par la crise, insulte ouvertement le président Miguel Diaz-Canel. D’autres dénoncent leurs conditions de vie précaires ou encore la répression et la censure à Cuba, comme le jeune youtubeur Jancel Moreno : « Les Cubains ont sauté le mur de l’idéologie, de la propagande et de la censure qu’a maintenu le régime cubain durant plus de six décennies. »

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Raul Castro dénonce la subversion des réseaux sociaux

Les autorités cubaines tentent par tous les moyens d’arrêter cette vague de protestations virtuelles et ce 8e congrès est l’occasion d’ouvrir le débat entre les délégués du PCC. « Les organisations de base du parti doivent stimuler et développer l’activisme révolutionnaire sur les réseaux sociaux. Nous devons améliorer notre lutte sur ce champ et renforcer notre action », affirme Victor Gaute Lopez de la commission « travail idéologique du parti ».

Le parti et le gouvernement considèrent que ce qui se joue sur les réseaux sociaux est une guerre idéologique contre Cuba. « Il y a une guerre symbolique contre notre révolution d’aujourd’hui, affirme le délégué Elier Ramirez Canedo. Mais nous faisons aussi face à une guerre culturelle contre notre passé, car ils savent que dans l’Histoire se trouve la grande force de notre révolution. »

Lors de son discours inaugural devant le 8e congrès du PCC, Raul Castro a dénoncé la subversion des réseaux sociaux et les fausses informations qui y sont partagées.

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♦ Les artistes contestataires, une opposition politique d’un nouveau genre

Ils ont pour armes les réseaux sociaux et leur art et forment actuellement une opposition politique qui dérange. Katherine Bisquet est une jeune poétesse, elle fait partie de ces artistes contestataires, que les autorités considèrent comme des mercenaires. 

Actuellement, ils tentent de se réunir et se mobiliser à travers le Mouvement San Isidro ou le Mouvement du 27 novembre, une nouvelle forme d’opposition politique. « Tout ce qu’on a essayé jusqu’à présent, les autorités l’ont exterminé. Donc, pour l’instant, nous récupérons nos forces, relate Katherine Bisquet. Mais on sent qu’actuellement il y a un réveil de la société civile et de la communauté des intellectuels, ce qui effraie les autorités, car chaque jour nous sommes un peu plus nombreux et nous nous unissons. »

L’écrivaine n’a plus peur de la répression et déjoue la censure grâce à internet. Elle considère que les réseaux sociaux sont devenus une arme dans cette bataille politique. Selon Katherine Bisquet, le départ de Raul Castro et l’arrivée d’une nouvelle génération à la tête du parti ne changeront rien, car le système politique est solide et l’opposition artistique dont elle fait partie a besoin de plus de soutien : « Nous ne pouvons pas sous-estimer les autorités, parce qu’ils sont au pouvoir depuis soixante ans. Ils sont solides, ils ont la force de leur idéologie et leur façon d’agir qui sont médiocres mais qui existent, ce que n’a pas la société civile ! Mais il faudrait que la société civile se réveille et sorte dans la rue, qu'elle prenne conscience de ses droits ! »

Durant ces quatre jours de congrès, elle et la majorité des artistes contestataires ont été assignés à résidence ou mis en garde à vue.

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