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Egypte / Justice

L'ex-président égyptien Hosni Moubarak et son ministre de l'Intérieur seront jugés ensemble

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak et son ex-ministre de l'Intérieur comparaîtront ensemble le 5 septembre 2011. À l'issue d'une nouvelle audience du procès de Hosni Moubarak, lundi matin, le juge a décidé de fusionner les deux procédures. Le président égyptien, renversé le 11 février dernier par la rue après 29 ans de pouvoir sans partage, était apparu ce 15 août, comme lors de la précédente audience, allongé sur une civière. Une image que le public ne verra plus puisque le juge a annoncé la fin des retransmissions télévisées et imposé le huis clos.

Le Caire, 15 août 2011. Manifestation anti Moubarak devant l'académie de police du Caire, où siège le tribunal chargé de juger les anciens dignitaires.
Le Caire, 15 août 2011. Manifestation anti Moubarak devant l'académie de police du Caire, où siège le tribunal chargé de juger les anciens dignitaires. REUTERS/Asmaa Waguih
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L'annonce que l'ancien président égyptien et son ministre de l'Intérieur allaient être jugés ensemble a été accueillie par des cris de joie et des applaudissements des avocats des familles des victimes, mais aussi des personnes qui se tenaient à l’extérieur du tribunal de l'Académie militaire du Caire,  et qui suivaient les débats sur un écran géant.

La deuxième audience de ce lundi 15 août a duré moins de trois heures avec une longue interruption de presque une heure, due à des accrochages entre avocats de la défense et avocats des parties civiles, mais aussi entre les parties civiles elles-mêmes.

Ils sont près de 150 et brandissent le portrait de l'ex-raïs... En face une femme brandit le portrait de son fils tué...

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Reportage devant le tribunal au Caire

Plus tôt dans la journée des affrontements avaient opposés quelque 200 pro et anti Moubarak. Une confrontation qui a fait une vingtaine de blessés légers. Le juge a aussi décidé d’interdire la diffusion télévisée du procès après les désordres provoqués par des avocats des parties civiles échauffés par la présence des caméras. Une décision qui risque de raviver les doutes d’une opinion publique qui soupçonnait le pouvoir de chercher à se livrer à un simulacre de procès en attendant que les protestations se calment.

Quand la séance a repris, le juge a décidé d’accepter l'une des demandes essentielles des parties civiles qui était de fusionner le procès de Hosni Moubarak et de ses deux fils avec le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli, et de ses six adjoints. Dans les deux cas, les prévenus sont accusés d’incitation au meurtre contre les manifestants et de meurtres de manifestants.

Un peu plus tôt, l'ancien président égyptien Hosni Moubarak était arrivé  au tribunal, en ambulance, couché sur une civière. Comme lors de l'audience du 3 août, ses deux fils, Gamal et Alaa, qui sont également dans le box des accusés, ont tenté de le protéger des caméras de télévision.

Accusé d'avoir donné l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants qui étaient descendus dans la rue pour manifester à partir du 25 janvier, il encourt la peine de mort.

Au regard des chefs d’inculpation, la loi égyptienne impose à l’ex-raïs de venir en personne à son procès.

Dorénavant, les audiences auront lieu à huis clos. Les retransmissions télévisées ont été interdites mais les journalistes pourront assister aux audiences.

L'ex-ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, a déjà été condamné à 12 ans de prison pour malversations financières. Hier, son procès avait été ajourné au 5 septembre.

Près de 850 personnes ont été tuées au cours de cette révolution égyptienne.

A l'étranger, le procès Moubarak ne laisse pas indifférent, particulièrement en Tunisie, dont l'ancien président, chassé du pouvoir est réfugié actuellement en Arabie Saoudite. c'est le cas de Radhia Nasraoui, avocate tunisienne et militante des droits de l'homme. Elle explique que cela lui inspire une certaine frustration.

Contrairement à Moubarak, Ben Ali est absent de son procès, et qu'il a été pour le moment poursuivi pour des délits relativement banals. Il faut qu'il soit remis aux autorités tunisiennes pour être jugé.

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Radhia Nasraoui Avocate tunisienne

Les Egyptiens partagés

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Les Egyptiens ont réservé un accueil mitigé aux décisions prises par le juge à l’issue de la seconde journée du procès de l’ex-président Moubarak et de ses deux fils. Plusieurs centaines de personnes ont, en effet, manifesté lundi dans la nuit sur la Place Tahrir. Ils protestaient contre la décision d’arrêter la diffusion en direct du procès de l’ex-raïs.

Une décision que le juge n’a pas officiellement justifiée mais qui est due aux interruptions permanentes de certains avocats des parties civiles. Ces derniers, plus d’une centaine, cherchent à s’illustrer devant les caméras de télévision à coup de déclarations fracassantes.

Les Egyptiens ont par contre bien accueilli la décision du juge de fusionner le procès des Moubarak avec celui de l’ancien ministre de l’Intérieur et de ses adjoints. Une demande qui avait été formulée par les avocats des parties civiles qui l’estimaient nécessaire du fait que les chefs d’accusations étaient les mêmes : meurtre et tentative de meurtre à l’encontre des manifestants.

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