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Le Ghana confronté à l’explosion du surpoids et de l’obésité, des organisations lancent des initiatives

Au Ghana, 50% des femmes sont en surpoids ou atteinte d’obésité. C’est ce qu’a révélé en début d’année l’enquête gouvernementale démographique et de santé. Et le problème concerne 21% des hommes, un taux qui augmente d’année en année dans toute la population ghanéenne. Pour lutter contre ce fléau, des start-up et des organisations de société civile lancent de plus en plus d’initiatives.

Une Ghanéenne à Accra, ici le 12 décembre 2018 (photo d'illustration).
Une Ghanéenne à Accra, ici le 12 décembre 2018 (photo d'illustration). © Cristina Aldehuela / AFP
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Avec notre correspondant à Accra, Victor Cariou

Une application qui met en relation coach sportifs, nutritionnistes et clients, en adéquation totale aux besoins nutritionnels des Ghanéens : c’est le projet de l’application My Health Cop, lancée en mars par Kwasi Tabury.

« Il y a des manières de mesurer le plat que les gens mangent, explique-t-il. Ce n’est pas la taille, comme on fait en EuropeSur l’application, on aura le foufou, l’un des plats les plus connus du pays, c’est dans cet écosystème qu’on est en train de construire l’application. »

Permettre aux Ghanéens de reprendre le contrôle sur leur santé, et ainsi, éviter le surpoids ou l’obésité. C'est également ce que s’efforce de faire depuis 2017 la Ghana NCD Alliance, une collaboration d’associations unies contre les maladies non transmissibles.

« On a organisé plusieurs évènements, on se rend dans les écoles, explique son coordinateur Laham Musah. On est sur les réseaux sociaux et sur WhatsApp, à travers lesquels on partage de bonnes informations sur l’importance de l’exercice physique, de manger sain, et d’éviter certaines nourritures. »

La Ghana NCD Alliance fait également pression sur le gouvernement pour qu’il veille à la mise en place de politiques publiques. C’est une tâche loin d’être aisée, selon Laham Musah.

Une situation qui aggrave d’autres maladies

L’obésité et le surpoids font partie d’un problème de santé plus large au Ghana : la profusion des maladies non transmissibles. En 2019, elles étaient la cause de 45% des morts dans le pays, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des maladies chroniques, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou le cancer, sont toutes accentuées par le surpoids et l’obésité.

Cette situation dramatique pourrait sévèrement impacter le système de santé ghanéen, selon Richmond Aryeetey, nutritionniste à l’Université du Ghana.

Nous constatons déjà que ces maladies non transmissibles augmentent, quand les maladies infectieuses baissent. Et cela va constituer un problème majeur pour notre système d’assurance santé national. La plupart des traitements remboursés servent à soigner des petites choses, comme la fièvre ou d’autres maladies comme celle-là. Mais traiter le diabète par exemple, c’est chronique. Il va falloir payer longtemps, et notre système de santé ne peut pas encaisser ces coûts. La plupart de nos travailleurs de la santé sont entraînés pour soigner les maladies infectieuses. Maintenant, il va falloir qu’ils soient capables de s’équiper afin de pouvoir soigner les maladies non communicantes. Ça, c’est un vrai défi. Surtout qu’aujourd’hui, beaucoup de nos médecins partent en Europe, en Amérique ou vers d’autres endroits similaires. Si cela continue sur cette lancée, le système de santé va littéralement s’effondrer.

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L’augmentation de l’obésité et du surpoids peut «constituer un problème majeur pour notre système de santé», selon Richmond Aryeetey, nutritionniste à l’Université du Ghana

Victor Cariou

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