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Inondations en RDC: l'ONU et la société civile s’inquiètent d’une «catastrophe humanitaire»

Le Programme alimentaire mondial décrit une « catastrophe humanitaire » dans l'est de la République démocratique du Congo, fortement touché par les inondations. D’après l’organisation onusienne, près de 500 000 personnes vivent actuellement dans des zones inondées, à cause notamment de la montée des eaux du lac Tanganyika. La province du même nom, le Haut-Lomami, le Sud-Kivu, le Haut-Katanga et le Maniema sont touchés.

Les fortes pluies sont encore prévues jusqu'en juin, selon les services météorologiques. Ici, des inondations dans le village de Nyamukubi, dans la province du Sud-Kivu, au Congo, le 8 mai 2023. (Image d'illustration)
Les fortes pluies sont encore prévues jusqu'en juin, selon les services météorologiques. Ici, des inondations dans le village de Nyamukubi, dans la province du Sud-Kivu, au Congo, le 8 mai 2023. (Image d'illustration) © Justin Kabumba / AP
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Des milliers de Congolais installés dans les zones inondées ont besoin de nourriture, d'abris, d'eau potable, de soins de santé et d'assainissement. Pour autant, dans un aveu d'impuissance, l’agence onusienne du Programme alimentaire mondial (Pam) reconnaît ne disposer que de « ressources très limitées pour répondre à la crise ».

La société civile reproche l'inaction du gouvernement et s'inquiète de graves pénuries. Alors des routes stratégiques d'approvisionnement comme les nationales 5 et 30 sont sous les eaux. André Byadunia, coordinateur honoraire de la société civile du Sud-Kivu, explique :

La situation n'est pas rose : les eaux ont dépassé les 500 mètres des rives, les gens sont en train de passer la nuit sous les arbres parce que, jusque-là, il n’y a aucun abri. Il y a des moustiques qui piquent les enfants. Toutes les toilettes sont en train de se déverser à la surface et les enfants sont en train de piétiner dans ces mêmes eaux. Donc il y aura beaucoup de maladies. Il y a même des infrastructures sanitaires, des infrastructures scolaires, qui ont été inondées. C'est vraiment catastrophique.

00:28

André Byadunia, coordinateur honoraire de la société civile du Sud-Kivu, revient sur la situation après les inondations en RDC

Sébastien Németh

Les prévisions sont alarmistes, avec de fortes pluies attendues jusqu'à juin. Pour André Byadunia, les populations sont livrées à elles-mêmes.

Des zones très urbanisées sous l’eau, comme Kalemie, chef-lieu du Tanganyika. Modeste Kabazi, porte-parole de la société civile locale, décrit la situation : « Ce sont des dégâts immenses. Il y a encore une grande partie des magasins qui sont engloutis par les eaux. Il est impossible de faire un chemin sans devoir prendre la pirogue. Les vivres sont devenus tellement chers… Aujourd'hui, ce que nous sommes en train de craindre, c’est la famine. »

La société civile demande l’aide du gouvernement et des humanitaires pour obtenir en urgence des abris et des vivres. D’autant que l’agence météorologique congolaise prévoit de fortes pluies jusqu’en juin. Dans cette perspective, une vingtaine de villes sont en alerte, comme Kolwezi et Goma, mais aussi, dans l'ouest congolais, comme Kinshasa ou Boende.

En 1960, la ville ne comptait que 15 000 hommes, maintenant, on est à plus de 500 000 hommes. Il faudrait des urbanistes pour savoir s'il faut construire à tel endroit ou à tel autre. La solution aujourd'hui est de curer la rivière Lukuga

01:09

Modeste Kabazi explique pourquoi le lac Tanganyika déborde

Sébastien Németh

 

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