Accéder au contenu principal

Bénin: le président Talon confirme l'interdiction d'embarquer du pétrole nigérien via Sémè Kraké

Le président béninois a confirmé mercredi 8 mai la décision d'interdire l'embarquement du pétrole nigérien via la plateforme de Sèmè Kpodji. Dans une courte déclaration, Patrice Talon dit regretter les relations difficiles entre les deux pays et insiste sur le fait qu'il souhaite qu'elles se normalisent.

Le président du Bénin Patrice Talon a martelé son envie d'apaiser les tensions avec le Niger voisin lors de sa prise de parole. Ici, à Paris, le 30 août 2022.
Le président du Bénin Patrice Talon a martelé son envie d'apaiser les tensions avec le Niger voisin lors de sa prise de parole. Ici, à Paris, le 30 août 2022. © Sarah Meyssonnier / Reuters
Publicité

Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan

Le président Patrice Talon a pris la parole pour confirmer, expliquer, justifier sa décision. Le président béninois ne comprend pas pourquoi le Niger maintient ses frontières fermées alors qu’elles sont ouvertes du côté Bénin après la levée des sanctions économiques pour lesquelles il dit avoir milité.

Il affirme avoir pris des initiatives d’apaisement et de normalisation des relations entre les deux pays via des messages et des émissaires. Il est déçu qu’elles soient restées sans réponse et sans suite. 

Il confirme ainsi une information RFI : il s'est plaint de n'avoir eu aucune réponse des autorités nigériennes dans sa démarche d'apaiser et de normaliser les relations entre les deux pays. Il fait le point de ces initiatives : ouverture des frontières côté Bénin, envoi de messages, et même de son ministre des Affaires étrangères à Niamey comme émissaire.

Le temps passe, constate le chef de l’État, qui avance une autre raison pour justifier sa décision : « Ils ne nous ont pas saisi officiellement de leur volonté d’envoyer des bateaux chargés, ce sont les entreprises chinoises qui nous informent des intentions des autorités nigériennes, les états n’échangent pas entre eux via des prestataires privés. »

Patrice Talon estime que les échanges entre pays doivent se faire de façon formelle et structurée. Et c'est là qu'il explique que ce sont les Chinois qui l'ont informé de l'arrivée d'officiels nigériens au Bénin pour l'inauguration du pipeline. Pour lui, « c'est de l'informel ».

« On ne peut pas nous voir comme des ennemis et vouloir notre collaboration et nos moyens »

Patrice Talon a également indiqué que des quantités importantes de céréales du Bénin empruntent des moyens informels pour entrer au Niger. « On ne peut pas nous voir comme des ennemis et vouloir notre collaboration et nos moyens », dit-il. Et pour lever la mesure, le chef de l'État béninois pose ses conditions : « Si demain Niamey accepte de collaborer, les bateaux pourront embarquer le pétrole nigérien » dans les eaux béninoises. Le chef de l’État cherche notamment la réouverture des frontières terrestres et le rétablissement les relations.

« Je suis peiné par les relations tendues entre le Niger et le Bénin, deux pays amis et frères », regrette M. Talon. « Prendre le Bénin comme pays ennemi et répandre qu’il a massé des troupes étrangères à ses frontières pour attaquer le Niger est totalement ridicule », conclut le chef de l'État béninois.

Alors que sa décision est perçue comme une mesure de rétorsion un moyen de pression, Patrice Talon lance cet appel et tient à faire un démenti : « J’appelle de tous mes vœux les autorités nigériennes que le Bénin et le Niger retrouvent la fraternité qui a toujours existé, les rassurer que le Bénin n’agressera jamais le Niger, nous n’avons aucun intérêt à le faire, ce n’est pas notre intention. »

À lire aussiPipeline Niger-Bénin: les premières gouttes de pétrole sont arrivées à Sémè Kraké

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.