Accéder au contenu principal

Algérie: en hommage au massacre de Sétif, le président Tebboune rappelle ses demandes sur la mémoire

C'était il y a 79 ans en Algérie. Le 8 mai 1945 à Sétif, un défilé célébrant la victoire des Alliés sur le nazisme tournait à la tragédie. Ce rassemblement, qui s'était transformé en manifestation pour une Algérie libre et indépendante, avait été réprimé les forces françaises. Bilan : des milliers de manifestants tués. À l'occasion des commémorations de ce massacre, Abdelmadjid Tebboune a adressé mardi un message destiné notamment à Paris.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, à son arrivée à l'aéroport international de Tunis-Carthage, le 22 avril 2024.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, à son arrivée à l'aéroport international de Tunis-Carthage, le 22 avril 2024. © Fethi Belaïd / AFP
Publicité

Le président algérien a affirmé que le dossier mémoriel avec la France « ne saurait faire objet de concessions ni de compromis ». Une petite phrase qui n'est pas passée inaperçue. « Le dossier de la mémoire restera au cœur de nos préoccupations, a ajouté Abdelmadjid Tebboune, jusqu'à son traitement objectif, audacieux et équitable envers la vérité historique ». Le chef de l'État algérien s'est certes dit « prêt à avancer vers l'avenir dans un climat de confiance », mais il a tout même pris soin de préciser que « la crédibilité et le sérieux sont une exigence fondamentale pour compléter les mesures et les efforts liés à ce dossier délicat et sensible ». Un message aigre-doux adressé à Paris.

Alger veut ainsi rappeler à la France ces exigences sur cette question mémorielle. D'abord, au sujet des archives algériennes. Si certaines ont déjà été restituées, il reste encore de très nombreux documents dans l'Hexagone. Des archives gouvernementales, coloniales, diplomatiques, militaires, réparties sur différents sites : Aix-en-Provence, Pierrefitte, Vincennes et Paris. La commission d'historiens franco-algérienne a proposé d'en rendre certaines et d'en numériser d'autres. Pas question pour Alger, qui veut récupérer l'ensemble des originaux. Autre sujet de crispation : la restitution des effets personnels de l'émir Abdelkader, un sujet d'une extrême complexité. Paris ne peut rien rendre tant que la loi-cadre sur les restitutions des biens culturels n'est pas votée. Or, ce texte, qui devait être présenté au printemps, ne sera pas examiné par le Parlement français avant l'automne, au mieux. Autre difficulté : cette loi ne devrait pas permettre la restitution d'armes, ce qui pose un problème pour les sabres de l'émir Abdelkader.

Archive RFILe 8 mai 1945, à Sétif, premier acte de la guerre d’Algérie

Pour un bon connaisseur du sujet, ce message d'Abdelmadjid Tebboune se veut clair : qu'on ne prenne pas à la légère les demandes mémorielles formulées par l'Algérie. Un message que les autorités algériennes auront bientôt l'occasion de faire passer directement au ministre français des Affaires étrangères. Stéphane Séjourné devrait en effet, selon nos informations, se rendre à Alger entre la fin du mois de mai et le début du mois de juin. Avant cela, ces questions de restitutions seront déjà abordées par les historiens français et algériens. Car la commission mixte est censée se réunir à Alger du 20 au 24 mai.

À relireAlgérie: le président Tebboune confirme sa visite en France et une rencontre avec Emmanuel Macron

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.