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Madagascar: courir, marcher, pédaler pour dire «Stop aux viols !»

Pédaler, courir ou marcher pour protester contre une situation qui n’est plus acceptable. C’est ce que s’apprêtent à faire les 400 participants, demain dimanche, de la 4ᵉ édition de la « Run and Bike - Stop aux viols » organisée dans les collines autour de la capitale malgache. Plus qu’une compétition, cet événement sportif est une manifestation de soutien aux victimes, trop nombreuses, de viol.

Coureurs de l'édition Run and Bike 2023. Avec l'aimable autorisation de l'association Tao.
Coureurs de l'édition Run and Bike 2023. Avec l'aimable autorisation de l'association Tao. © Association Tao - Madagascar
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avec notre correspondante à Antananarivo,Sarah Tétaud

Deux, dix, vingt... quel que soit le nombre de kilomètres parcourus demain, ce qui compte pour Florentine Razanajafy, fondatrice de l’association Tao et organisatrice de la course, c’est le message qui sera porté par les participants.

« Ce n’est pas normal qu’il y ait six enfants minimum violés par jour dans le pays ; ce n’est pas normal non plus que 80 % des violeurs soient dans la rue parce qu’ils paient la famille des victimes en échange de leur silence ! Dans un monde comme à Mada où la plupart des victimes n’ont pas obtenu justice, cet événement c’est un moyen pour elles de comprendre qu’il y a quand même des gens qui les soutiennent. Et c’est surtout un message qu’on envoie à nos enfants : qu’on est prêts à changer les choses, et qu’on est là pour les protéger aussi. »

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La totalité des recettes des inscriptions sera reversée à l’association Tao pour financer ses programmes de sensibilisation dans les écoles sur les violences sexuelles et d’accompagnement des victimes.

« Nous, on milite pour la prise en charge des victimes. On aimerait aussi faire un plaidoyer pour les enfants violeurs qui devraient avoir droit également à un suivi et de l’aide, parce que selon plusieurs études, ces enfants-là sont dans la plupart des cas, d’anciennes victimes de viols.

Notre objectif, c’est d’offrir à tous ces enfants, quels qu'ils soient, un cadre qui leur permette de se reconstruire au lieu de les pénaliser. Quand je parle d’accompagnement des victimes, je parle d’accompagnement juridique, d’accompagnement psychologique, d’accompagnement médical. Car des centres dédiés à 100 % aux victimes de viol, et qui ont vraiment les moyens de fonctionner, malheureusement, ça n’existe pas encore à Madagascar. »

À l’heure où la Grande Île vient d’autoriser la castration chirurgicale pour les auteurs de viols sur mineurs, les associations d’aide aux victimes, comme Tao, rappellent une fois encore que les besoins, criants, sont ailleurs.

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