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Près de Madagascar, les récifs coralliens également menacés par le phénomène de blanchissement

Le monde connaît actuellement, pour la deuxième fois en dix ans, un épisode massif de blanchissement des coraux du fait de températures océaniques records, a alerté le 15 avril 2024 l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). Ce phénomène de dépérissement menace la survie de récifs de coraux des quatre coins du monde, y compris au large de Madagascar. Détails.

[Image d'illustration] Un exemple de corail blanchi, sur la Grande barrière de corail, près de Cairns, en Australie.
[Image d'illustration] Un exemple de corail blanchi, sur la Grande barrière de corail, près de Cairns, en Australie. Getty Images - Brett Monroe Garner
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C’est l’une des manifestations très visibles du changement climatique dans les océans : le blanchissement des coraux. Un phénomène mondial et généralisé, causé par El Niño et observé depuis un an à des degrés divers, dans l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien.

C’est ce que vient de mettre en avant la NOAA, l'administration américaine des océans et de l'atmosphère, dans son rapport sur la conservation des récifs coralliens. Un phénomène planétaire – le deuxième en huit ans – qui n’épargne pas Madagascar. La Grande Île et sa région connaissent actuellement, un pic de blanchissement.

48% des coraux atteints, selon un échantillonnage dans le sud du pays

Le blanchissement corallien est le résultat d’un stress causé chez ces animaux marins. La hausse de la température globale de surface des océans, qui a atteint un niveau record depuis début 2023, est aujourd’hui le facteur principal de ce stress. Répartis sur 5 000 kilomètres de côtes, les coraux malgaches paient un lourd tribut, explique Mahery Randrianarivo, biologiste marin chez WWF : « On revient d'une mission dans le sud du pays où l’on est allé voir la sévérité et l'étendue du blanchissement corallien. On a échantillonné les récifs le long de 250 km de côtes au sud de Tuléar. On a constaté que 48% des coraux sont atteints et impactés par le blanchissement. Et naturellement, on sait déjà que la situation est plus grave au nord du pays, sur les récifs autour de Nosy Be. »

La raison, c’est que les eaux y sont en effet plus chaudes. Les récifs situés aux abords du Canal du Mozambique – à l’instar de ceux des Comores ou de Mayotte –, sont plus affectés qu’eux ceux sur la côte est de Madagascar, où les courants permettent un meilleur brassage de l’océan.

« Moins il y a de coraux, moins il y a de poissons »

« En termes d’impact », poursuit l’expert marin, « on ne peut pas dire que les récifs les plus blanchis seront ceux qui vont le plus se dégrader. Certains arrivent à se rétablir. Mais si le phénomène se prolonge trop longtemps, plus de 3 semaines, et si le récif est sujet à des perturbations d'origine humaine, alors les coraux auront du mal à récupérer et vont mourir ».

Et cette disparition programmée a des conséquences multiples, tant dans les océans qu’en surface. « Les coraux sont les ingénieurs clés de l'écosystème, image Mahery Randrianarivo. Plus il y a de coraux, plus il y a de vie. Donc moins il y a de coraux, moins il y a de poissons, ce qui a un impact direct sur les communautés côtières en termes de nourriture et de sources de revenus ».

Le dernier blanchissement mondial de 2016 a causé la perte définitive de près du tiers de la couverture corallienne de la région océan Indien.

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