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La RDC s'oppose à une nouvelle aide de l'UE au Rwanda en opération anti-jihadistes au Mozambique

La RDC pointe du doigt la responsabilité du Rwanda dans la crise du M23 et en dénonçant une politique européenne trop conciliante envers Kigali.

Des soldats rwandais.
Des soldats rwandais. © AFP
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Avec notre correspondante à Bruxelles, Laure Broulard

Bruxelles pourrait débloquer de nouveaux fonds pour soutenir les opérations de l’armée rwandaise contre les jihadistes d’Ansar Al-Sunna au Cabo Delgado (dans le nord du Mozambique). Une enveloppe prévue dans le cadre du mécanisme de Facilité européenne pour la paix doit être discutée entre représentants des 27 dans les prochaines semaines.

Mais pour Kinshasa, cette nouvelle aide représenterait « une ligne rouge ». Le mois dernier, la signature d’un accord de coopération entre l’UE et le Rwanda sur les minerais critiques avait déjà suscité la colère de la RDC, qui accuse son voisin de piller son sous-sol. L'octroi de nouveaux financements à l’armée rwandaise serait donc « un soutien à une force accusée d'être impliquée dans le conflit dans le Nord-Kivu » et « un signe de plus de la connivence de Bruxelles avec Kigali » estime une source proche de la présidence congolaise. 

De son côté, Bruxelles a récemment condamné le soutien de Kigali au M23 et assure par la voie d’un porte-parole que ce type d’aide n’a pas vocation à renforcer les capacités générales de l’armée rwandaise, mais seulement à stabiliser le nord du Mozambique. La Rwanda Defence Force y sécurise notamment une zone où TotalEnergies attend de reprendre officiellement ses activités sur un méga-projet de de gaz naturel liquéfié, suspendu en 2021 à cause d’attaques jihadistes.

Une première enveloppe de vingt millions d’euros destinée au transport des troupes rwandaises et à l’achat de matériel logistique avait été débloquée par Bruxelles en 2022. Aujourd’hui, la France ou encore le Portugal soutiennent le principe d’une deuxième tranche tandis que la Belgique et l’Espagne sont plus réticentes selon des sources diplomatiques.

De son côté, le directeur du bureau Europe de Human Rights Watch, Philippe Dam, appelle l'Union européenne à contrôler de manière transparente et crédible l’utilisation de son premier financement avant d’en accorder un autre. L’ONG estime que la nomination, l’été dernier, du général Alex Kagame à la tête du contingent rwandais au Cabo Delgado aurait dû être un signal d’alarme, puisqu’il est accusé par des experts de l’ONU d’avoir dirigé des opérations dans l’est de la RDC en 2022.

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