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Le Burundi ferme ses frontières terrestres avec le Rwanda voisin pour une durée indéterminée

Rien ne va plus entre Gitega et Kigali... Le Burundi a annoncé jeudi 11 janvier en milieu d'après-midi de fermer toutes ses frontières terrestres avec le Rwanda depuis ce jour à la mi-journée, a annoncé le ministre burundais de l’Intérieur, à cause du « mauvais voisinage de Paul Kagame », qui héberge selon lui tous les ennemis du pays. Une décision prise quelques jours après que le président burundais Évariste Ndayishimiye a accusé le Rwanda voisin d'héberger, de financer et d'armer les rebelles burundais du RED-Tabara, responsable d'une attaque qui avait fait une vingtaine de victimes civils à Gatumba, à la frontière commune avec la RDC. Kigali « regrette » la décision « unilatérale » du Burundi de fermer leur frontière.

Des hommes discutent à la frontière burundo-rwandaise, le 23 août 2016.
Des hommes discutent à la frontière burundo-rwandaise, le 23 août 2016. STEPHANIE AGLIETTI / AFP
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Les premières rumeurs sur la fermeture des postes-frontière entre le Burundi et le Rwanda avaient commencé à circuler dans les groupes WhatsApp des Burundais à la mi-journée, avec notamment des témoignages de voyageurs bloqués à la frontière commune.

La confirmation de cette information n'a pas tardé. Le puissant ministre burundais de l'Intérieur et de la Sécurité publique a annoncé deux heures plus tard depuis la province de Kayanza, frontalière du Rwanda, que le Burundi a décidé de fermer ses frontières avec son voisin du nord. Il accuse le président rwandais d'héberger les ennemis du Burundi, et assure qu'il ne reprendra des relations directes avec lui que s'il décide de revenir à « de meilleurs sentiments ».

« Après avoir constaté que nous avions un mauvais voisin, Paul Kagame, nous avons arrêté toute relation avec lui jusqu’à ce qu’il revienne à de meilleurs sentiments. Parce qu’il a des desseins inavoués, c’est lui qui héberge les criminels qui nuisent aux Burundais. Presque tous passent chez lui. Aujourd’hui, nous avons fermé nos frontières, celui qui va tenter d’y aller ne passera pas. Jamais ! De même, nous ne voulons pas des ressortissants rwandais. Et même ceux qui étaient sur notre sol ont été expulsés. »

Autre annonce de Martin Niteretse : l'expulsion des ressortissants rwandais qui sont sur notre sol et dont « nous ne voulons pas », selon ses propres termes en kirundi, la langue nationale du pays, sans plus de précisions.

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La lune de miel entre les deux pays n'aura pas duré longtemps. Gitega n'avait rouvert officiellement sa frontière avec Kigali qu'il y a un peu plus d'une année, après sept ans de fermeture, chacun des deux pays accusant l'autre de soutenir ses ennemis.

« C'est la suite logique », explique un haut responsable burundais, des accusations du président burundais contre le Rwanda, à la fin de l'année dernière. Évariste Ndayishimiye avait alors accusé Kigali d'héberger, de nourrir et d'entraîner les rebelles burundais de RED-Tabara, accusés d'avoir tué 20 civils lors d'une attaque à Gatumba, une ville frontalière de la RDC au niveau de Goma.

Kigali avait tout nié en bloc et rappelé qu'il avait remis au Burundi il y a plus d'une année des combattants de ce mouvement, qui s'étaient réfugiés au Rwanda. Il avait également demandé une rencontre pour essayer d'aplanir les différends, la réponse de Gitega a été plutôt cinglante.

Kigali « regrette » la décision « unilatérale » 

« Le Rwanda regrette la fermeture unilatérale de la frontière par le Burundi », ont réagi les autorités rwandaises dans un communiqué, précisant que « cette malheureuse décision restreindra la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays et violera les principes de coopération régionale et d'intégration de la Communauté d'Afrique de l'Est ».

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