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Enlèvement d'opposants équato-guinéens: la justice espagnole abandonne une enquête sur des proches de Teodoro Obiang

En Espagne, un juge qui accusait trois proches du président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang d'être impliqués dans l'enlèvement et la torture de quatre opposants équato-guinéens a annoncé ce 9 janvier 2024 l'abandon de son enquête au profit de la justice de cet État d’Afrique centrale.

Vue générale du centre-ville de Malabo, la capitale de Guinée équatoriale (image d'illustration).
Vue générale du centre-ville de Malabo, la capitale de Guinée équatoriale (image d'illustration). STR / AFP
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Il y a près d’un an, l’Audience nationale espagnole, l’une des plus hautes juridictions d’Espagne, avait mis en examen trois personnalités politiques équato-guinéennes pour « terrorisme » et « torture » : il s’agissait de Carmelo Ovono Obiang, chef du service du renseignement extérieur et l'un des fils du président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang, de Nicolas Obama Nichama, ministre d'État et responsable de la Sécurité intérieure, et d'Isaac Nguema Endo, directeur général de la sécurité présidentielle.

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Mais ce 9 janvier 2024, rebondissement : le juge espagnol qui accusait ces trois hommes d'être impliqués dans l'enlèvement et la torture d'opposants équato-guinéens a annoncé l'abandon de son enquête au profit de la justice de cet État d’Afrique centrale, le seul pays hispanophone du continent.

« Le juge de l'Audience nationale, Santiago Pedraz, a décidé de céder à la Guinée […] la compétence pour enquêter sur l'enlèvement présumé et la disparition en novembre 2019 de quatre membres du Mouvement pour la libération de la troisième république de Guinée équatoriale » (MLGE3R), a indiqué l’institution judiciaire madrilène dans un communiqué.

Le MLGE3R est un mouvement d'opposition en exil basé en Espagne. Deux des opposants enlevés sont Espagnols tandis que les deux autres étaient installés en Espagne.

Le magistrat espagnol a justifié mardi sa décision par le fait qu'il n'y avait, selon lui, « aucun élément permettant de conclure (...) que des faits aient été commis en Espagne ». Ces opposants « ont été enlevés au Soudan du Sud et amenés en Guinée équatoriale », a-t-il poursuivi.

L'un de ces opposants de nationalité espagnole, Julio Obama Mefuman, est mort en janvier 2023. Le MLGE3R affirme qu'il a été torturé et est décédé dans une prison de ce petit pays. Mais Malabo affirme pour sa part qu'il est mort « dans un hôpital (...) des suites d'une maladie dont il souffrait ».

Le juge Pedraz avait réclamé le rapatriement de son corps afin de pouvoir procéder à une autopsie, mais s'était heurté au refus de Malabo. Il avait également convoqué en mars 2023 les trois responsables équato-guinéens poursuivis, mais ceux-ci ne s'étaient pas présentés.

Teodoro Nguema Obiang Mangue, un autre fils du chef de l'État qui est aussi vice-président de la Guinée équatoriale, avait accusé l'Espagne d' « ingérence » après l'ouverture de cette enquête.

(Avec AFP)

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