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Gambie: regards contrastés sur l’héritage de la monarchie britannique et d'Elizabeth II

Alors que le Royaume-Uni pleure sa reine, ailleurs dans le monde, des voix s’interrogent sur l’intérêt de célébrer la monarchie britannique. En Gambie, ancienne colonie du Royaume-Uni, aujourd’hui membre du Commonwealth, le passé colonial évoque des images hétérogènes. Mais l’attachement à la monarchie et à Elizabeth II reste bien présent.

Le président gambien, Adama Barrow, signant un registre de condoléances pour la reine Elizabeth II à l'ambassade britannique à Banjul, le 12 septembre 2022.
Le président gambien, Adama Barrow, signant un registre de condoléances pour la reine Elizabeth II à l'ambassade britannique à Banjul, le 12 septembre 2022. AFP - MUHAMADOU BITTAYE
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Avec notre correspondant à Banjul, Milan Berckmans

Dans sa résidence de Serrekunda, Alieu Momarr Njie, 88 ans, suit avec attention les cérémonies qui entourent les funérailles de la reine Elizabeth II. Pour cet ancien maire, né en 1937, l’époque coloniale fut tout d’abord synonyme d’accès à l’éducation, pour laquelle il reste très reconnaissant envers les Britanniques :

« À partir du moment où l’on a été colonisés, on allait tous à l’école. Cela représentait des frais, qui ont été pris en charge par le Royaume-Uni. Des écoles ont été bâties, nos frais d’inscriptions payés. On était très heureux de ce soutien. »

À Banjul, dans le musée national gambien, le directeur Hassoum Ceesay nous montre avec fierté les photos de l’unique visite de la reine Elizabeth II, en décembre 1961. Mais Hassoum Ceesay rappelle également les côtés plus sombres de la colonisation :

« En tant qu’historien, l’époque coloniale était négative de manière générale, dans le sens où c’est une période marquée par l’exploitation et l’oppression. Notre héritage traditionnel a été détruit. Nous étions forcés de cultiver des arachides et de les vendre aux Britanniques, tout en leur payant des taxes. »

Parmi les jeunes générations, les condoléances et les hommages sont difficiles à comprendre au vu de ce que la monarchie britannique représente historiquement en Afrique, et particulièrement en Gambie. Alassane Njie, jeune auteur et poète gambien âgé de 24 ans, explique pourquoi il ne veut pas adresser de message à la famille royale :

« Les Britanniques n'ont absolument rien fait pour nous qui mérite qu'on les célèbre. Cet héritage est celui des morts brutales, de l'exploitation, des emprisonnements... »

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L'héritage d'Elizabeth II en Gambie : la réaction d'un poète gambien

Milan Berckmans

Mais si l’époque coloniale laisse un souvenir amer, selon le directeur du musée national, la reine Elizabeth II est plus souvent associée à l’indépendance et à une première forme de décolonisation.

► À écouter aussi : Mort d'Elizabeth II : les pays du Commonwealth pleurent aussi la reine

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