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Madagascar

Madagascar: face aux contestations, la Céni demande qu'on la laisse travailler

Après Hery Rajoanarimampianina et Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina remet à son tour en cause la crédibilité des résultats provisoires de l’élection présidentielle malgache.

La salle de transmission des PV à la Céni le 14 novembre 201, une semaine après le premier tour de la présidentielle. Pointée du doigt par plusieurs candidats, l'institution continue d'éplucher les procès-verbaux pour annoncer le résultat au plus vite.
La salle de transmission des PV à la Céni le 14 novembre 201, une semaine après le premier tour de la présidentielle. Pointée du doigt par plusieurs candidats, l'institution continue d'éplucher les procès-verbaux pour annoncer le résultat au plus vite. RFI/Sarah Tétaud
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Aucun résultat officiel du premier tour n’a encore été proclamé, mais la tension est encore montée d'un cran mercredi. Les trois candidats en tête des tendances, à savoir les trois derniers ex-présidents Hery Rajoanarimampianina, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ont désormais ceci de commun : tous trois contestent les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante.

Dernier à être monté au créneau sur le sujet, le clan Rajoelina. Mardi soir, dans un communiqué, les observateurs du candidat ont expliqué remettre en cause la crédibilité des résultats provisoires et ont annoncé dans la foulée qu'ils se retiraient du processus d'observation du traitement des résultats à la Céni.

Une énième attaque à laquelle la principale concernée et la société civile ont tenu à réagir. Car si le vice-président de la Céni, Thierry Rakotonarivo, joue la carte de l'apaisement, il souligne néanmoins que son institution, sous le feu des critiques depuis le premier jour du dépouillement, a toujours fait son possible pour accéder aux requêtes des candidats.

« Ils ont demandé d'avoir en leur possession les codes de tous les procès-verbaux, on les leur a donnés. Ils ont demandé à avoir les résultats bureau de vote par bureau de vote, en version électronique, et en plus au format Excel, on a accédé à cette requête. Mais [mardi], ils ont quand même dépassé les bornes : ils ont demandé de leur donner les procès-verbaux de la Céni. Et là on a refusé, puisque ce n'est pas légal », a-t-il rappelé.

« Avec toutes ces situations-là, je peux vous dire qu'on commence à être fatigués. Nous demandons donc aux candidats de laisser la Céni travailler tranquillement. On ne cache rien aux candidats. Et si les résultats issus de leur quartier général sont différents de ceux publiés par la Céni, on est prêt à utiliser tous les documents en notre possession pour la vérification de la différence et même faire le recomptage des voix s'il le faut puisque tous les bulletins uniques sont ici actuellement », ajoute-t-il.

Face à ces contestations, la société civile ne cache pas son irritation. Pour Faraniaina Ramarosaona, membre du mouvement Rohy, « ces dénonciations d'irrégularités sont infondées ».

« Ils ont tous les trois peur des résultats »

« Ce qui m'agace, c'est ce manque de professionnalisme et de rigueur de la part de tous ces partis politiques qui avaient le droit d'observer les bureaux de vote et de compter. Et ils ne l'ont pas fait ! Nos statistiques disent que les candidats Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina ont couvert respectivement 84,8 %, 81,3% et 66,7% des bureaux de vote avec leurs délégués. Donc au fur et à mesure que les résultats sortent, les candidats n’ont pas les scénarios qu'ils souhaitaient et c'est pour ça qu'ils créent cette atmosphère délétère et disent qu'il y a des irrégularités. Ils ont tous les trois peur des résultats, et voilà où on en est ! »

La Céni espère annoncer le résultat final vendredi. La presse malgache se demande, elle, s'il est encore possible « d'aller au second tour quand les probables qualifiés ne font plus confiance en l'organisateur du scrutin ».

Mercredi soir à 22h, les tendances provisoires après dépouillement de 74% des bureaux de vote donnaient Andry Rajoelina en tête suivi de Marc Ravalomanana, avec respectivement 39,4% et 36,4% des voix. Le président sortant Hery Rajaonarimampianina suit avec 7,7% des suffrages.

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