Procès du putsch manqué au Burkina: le colonel major Boureima Kéré se défend
Au Burkina Faso, le colonel major Boureima Kéré, ex-chef d'état-major particulier du président de la transition, témoignait ce 12 novembre dans le procès de Gilbert Didendéré, l'artisan du coup d'Etat raté de septembre 2015.
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Boureima Kéré avait pour mission de coordonner les missions présidentielles en matière sécuritaire et jouait un rôle d'interface entre l'armée et la présidence du Burkina Faso. Accusé de complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat, meurtres, coups et blessures, il a rejeté les faits alors qu'il a signé la déclaration des putschistes.
Il soutient que c'est au cours d'une réunion avec les officiers de l'ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP) que le général Gilbert Diendéré a justifié l'action menée contre la transition démocratique par des arguments politico-militaires : l'exclusion électorale, les velléités de dissolution du RSP et l'adoption de la loi portant statut militaire par le Conseil national de la transition (CNT).
Ce 12 novembre, à Ouagadougou, le colonel major Boureima Kéré a affirmé qu'il avait été informé de l'arrestation des membres du gouvernement au cours d'une réunion entre le général Gilbert Dienderé et les officiers de l'ex-RSP.
« Pourquoi avez-vous alors accepté de signer la proclamation du CND ? » demande le procureur. « Je n'avais pas le choix, a-t-il répondu. La pression était forte et le rapport de force était en faveur des preneurs d'otage ».
Ambiguïté du chef d'état-major
Pour sa défense, le colonel major met en cause la position ambiguë du chef d'état-major général des armées pendant la tentative de coup d'Etat. Selon l'accusé, la hiérarchie militaire avait refusé d'assumer le coup d'Etat mais le chef d'état-major général des armées avait donné son accord pour aider les putschistes dans le maintien de l'ordre en cas de manifestaton.
« Le général Pingrenoma Zagré, chef d'état-major général des armées, a rassuré le général Diendéré sur le maintien de l'ordre et l'armée avait demandé une réquisition pour cela », souligne l'accusé.
« En exécutant la volonté du général Gilbert Diendéré, est-ce que vous n'avez pas obéi à un ordre illégal ? » demande alors le procureur. Le colonel major Boureima Kéré le reconnaît avant d'ajouter que « la position du chef d'état-major général des armées n'était pas claire ».
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